Anthony Omenya: « Dans le futur nous prévoyons également de créer MOKO music Awards, le tout premier festival du style Coachella mais pour les artistes afro et Caribéens. »
Anthony Omenya est un entrepreneur qui a décidé de miser sur les talents du continent Africain. Originaire de la République démocratique du Congo, ce parisien expatrié au Canada a bâti son expérience sur le développement d’entreprises dans des secteurs niches tels que le sport. Fondateur de Insidde.Com, ce développeur mobile aguerri revient en 2016 avec l’application MOKO*, qui permet aux utilisateurs d’avoir accès au meilleur de la musique afro-caribéenne. Entretien.
Qu’est-ce qui vous pousse à créer une application musicale ?
Tout part de l’envie de vouloir réaliser un projet mettant en avant notre continent, l’Afrique. J’étais assez frustré de voir que nous avons énormément de talents artistiques et un catalogue très riche avec plus de 100 genres différents qui composent la musique afro et Caribéenne mais que personne n’a encore réussi à offrir de service mobile professionnel à la hauteur des autres applications telles que Youtube ou encore Spotify. Il y avait clairement un besoin à combler, notre musique est encore sous-représentée.
Selon vous, à quoi ce problème de représentativité des artistes afro-caribéens est-il dû ?
La première raison est que la plupart des artistes afro évoluent au sein de labels indépendants. Signer avec un label comme Universal ou encore Sony vous donnera beaucoup plus visibilité que si vous êtes indépendant. C’est là que MOKO entre en jeu, nous voulons être la plate-forme qui va donner une visibilité internationale aux artistes émergents.
Quel est votre parcours entrepreneurial ?
Je suis un entrepreneur et développeur mobile, passionné par les technologies mobiles. A ce jour, je cumule 6 années d’expérience en démarrage d’entreprises à forte croissance. En 2014 j’ai fondé avec succès INsidde.com, premier média social pour les amateurs de sport, encore actif à ce jour avec plusieurs milliers de membres, et qui avait reçu l’attention de Québecor pour un rachat. En 2016 , j’ai fondé MOKO, la première application de diffusion et promotion de musique afro et caribéenne.
Etes-vous issu du milieu de la musique ?
Oui, je suis un ancien créateur de beats (beatmaker), j’ai collaboré auprès de producteurs et ingénieurs de son d’artistes de renom comme Ryan Leslie, Jay-Z, Kanye West et Afida Turner.
S’agira-t-il de valoriser essentiellement les musiciens congolais ou la diaspora est-elle concernée dans son ensemble ?
MOKO est une application qui fait la promotion principalement de la musique afro et caribéenne mais vous pouvez retrouver aussi de la musique urbaine ou encore afro-américaine qui pour nous sont de la même famille. En résumé, vous pouvez écouter du Maître Gims, Fally Ipupa, Davido comme vous pouvez aussi trouver du Migos, ou Vybz Kartel. Nous couvrons la diaspora au complet sans se mettre de limite d’où notre slogan «Music as it Should be* »
Avec qui avez-vous élaboré le projet MOKO ?
Mon équipe est composée de 3 partenaires : André ( Marketing), Ruben (Design) et Benoît (Finance) qui m’accompagnent dans cette aventure. Mais nous avons également plusieurs développeurs et une équipe marketing très solide.
Le secteur musical est-il difficile pour les entrepreneurs tels que vous ?
Rien n’est facile dans la vie, mais je dirais que j’ai beaucoup plus de facilité au niveau du marketing grâce à mes relations dans le monde de la musique. Cependant les tâches vraiment difficiles sont les prises de décisions au niveau des choix de partenaires et collaborateurs. C’est un monde à part, assez spécial et il faut savoir bien s’entourer.
Quels rapports entretenez-vous avec le maisons de disques et les autres institutions musicales (SACEM, …) ?
Pour le moment, notre objectif c’est la masse. Nous voulons atteindre 1 million d’utilisateurs le plus rapidement possible, ensuite nous créerons si possible des ententes avec la plupart des maisons de disque et autres institutions.
A terme, avez-vous l’ambition de promouvoir les talents africains et/ou Antillais sur place ?
Oui, nous sommes déjà partenaires de plusieurs gros organisateurs de spectacles locaux avec lesquels nous faisons la promotion d’artistes pour aider à mieux remplir les salles de concerts. Mais dans le futur nous prévoyons également de créer MOKO music Awards, le tout premier festival du style Coachella mais pour les artistes afro et Caribéens.
Téléchargez l’application MOKO sur Google play et App Store.
*MOKO (lingala): « un » ou « un seul » ou « seulement ».
*Music as it should be (anglais): la musique telles qu’elle devrait être.
https://nofi.fr/2017/03/inspiration-binetou-sylla-directrice-label-syllart-record/37026