Les afrodescendants peuvent retrouver les personnes déportées grâce à « Symbole de l’amitié »

Plus le temps passe, et plus il est facile d’entreprendre la démarche de retrouver la trace de ses aïeuls déportés dans les Amériques. En effet, des organismes et des associations s’emploient à réveiller les mémoires endormies de nos ancêtres victimes des razzias négrières, afin de permettre une reconnexion certaine avec ces derniers, c’est le cas de l’ONG béninoise « Symbole de l’amitié ».

A la recherche de son identité

En matière de reconnexion avec le continent-mère, les afrodescendants déportés ont de quoi faire. Avec le temps, il existe de plus en plus de moyens de retrouver ses origines. En effet, des organismes sont en mesure de fournir en l’espace de quelques semaines, les réponses relatives à votre ascendance, en échange d’un échantillon de salive.

Aux États-Unis, les sociétés de tests génétiques se sont multipliées. Les plus importantes sont African Ancestry, MyHeritage et Findmypast. L’analyse de l’ADN du touriste en quête de ses racines est même devenue un produit d’appel pour des agences de voyages comme African Travel Seminars, Ebony Heritage Travel ou African Heritage Tour. African Ancestry aurait permis à 10 000 personnes de renouer avec leurs racines camerounaises révélée par des kits de tests ADN vendus 299 dollars (268 euros). Parmi elles, le musicien Quincy Jones, les acteurs Eddie Murphy et Chris Tucker, la chanteuse India Arie et même Condoleezza Rice, la secrétaire d’État de George W. Bush.

Outre le domaine biologique, le domaine administratif élargie lui aussi son champ d’action, en proposant une base de données permettant de renouer avec son identité africaine. L’ONG béninoise « Symbole de l’amitié » met aujourd’hui ce service à disposition des intéressés. Pas de test, pas de kits, mais la parole des anciens. Un retour à la Tradition orale qui remet sur le devant de la scène l’importance de la mémoire des plus âgés. Le but : rendre, un nom, une histoire, voire un visage à des milliers de déportés mais aussi établir un lien solide avec les noms antillais datant de l’abolition de l’esclavage.

L’association à l’initiative de la base de données

« Symbole de l’amitié » est une association estudiantine créée en 2006 et devenue ONG en 2014 à but non lucratif, qui s’engage dans la promotion de l’histoire et de la culture du Bénin, la recherche scientifique, la conservation des valeurs endogènes et la documentation relative à l’esclavage à travers des fouilles, des enquêtes, des séminaires et des stages. Les membres fondateurs sont Sënakpon Julien Inis Bossou (instituteur en école primaire), Bernard Finonmé M. Dossa (journaliste culturel), Karimou Adande et feu Emmanuel Fassinou, qui était à l’époque étudiant en marketing et communication.

Logo de l’ONG © symbole-amitié.com

Des milliers de noms d’africains déportés depuis les anciens ports de la traite européenne, à savoir : Ouidah, Porto Novo et bien d’autres, figurent dans cette base de données très riches. La méthode employée pour récupérer ces archives ? Les fondateurs de l’association sont allés à la rencontre des aînés des villages béninois afin de les interroger.

« Nous avons choisi de faire confiance aux vieillards, de faire confiance aux techniques de transmission orale, tout en nous appuyant sur un questionnaire le plus complet possible ».

Résultats :

  • 6503 vieillards de 65 à 92  ans ont été interrogés
  • 423 villages ont été parcourus dans 6 départements du Bénin
  • au total : 92 % de la population interrogée tous milieux confondus
© Studio Tamani

Certaines personnes vivant dans ces villages ont admis que ces échanges leurs ont permis de réactualiser des événements très anciens auprès des plus jeunes générations. Il va sans dire que l’émotion était au rendez-vous durant ces moments de partage passionnants sur la mémoire africaine.

Et au fondateur de conclure :

« Nous sommes ouverts à toute personne désireuse de venir en aide à ce projet. Nous serions également heureux d’apprendre que nos découvertes ont servi d’outils à d’autres chercheurs, ou de pistes aux fils et filles descendants des déportés qui sont à la recherche de leurs racines africaines ».

À bon entendeur…

 

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Sources:

Symbole de l’amitié

Bénin Web TV

Jeune Afrique

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