Les chefs d’Etats africains signent un accord de libre-échange continental

La Zone de libre-échange continentale (Zlec) sera un maillon essentiel du développement économique de l’Afrique.

Le 21 mars 2018, à Kigali, la capitale du Rwanda, 44 pays ont signé l’accord pour une Zone de libre-échange continentale en Afrique. Il s’agira à l’horizon 2063 de doter le continent africain, d’un marché commun fort de plus d’1,2 milliard d’habitants. La décision de lancer un tel projet a été prise en janvier 2012, lors de la 18ème session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine. Cette avancée est néanmoins pas un total succès, puisque le Nigeria a refusé de signer l’accord conformément aux déclarations de Muhammadu Buhari plus tôt ce mois-ci [1]. La première puissance économique du continent africain préfère « donner plus de temps aux consultations » sur un projet qui ne suscite pas l’adhésion de tous au Nigéria.

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Albert Muchanga le commissaire de l’Union Africaine chargé du Commerce et de l’Industrie, s’est voulu rassurant en déclarant :

 « Certains pays ont des réserves et n’ont pas encore finalisé leurs consultations à l’échelle nationale. Mais nous aurons un autre sommet en Mauritanie en juillet et nous espérons que les pays ayant des réserves signeront alors. » [2]

La prochaine étapes sera la ratification, par les pays signataires, de l’accord par leurs Parlements nationaux respectifs.

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Pour Mahamadou Issoufou, le président du Niger qui dirigeait le groupe de travail sur la Zone de libre-échange continentale :

« 84 000 kilomètres de frontières, c’est trop. Abattre, c’est mieux. Se rassembler sous le même drapeau, chanter un seul hymne, c’est répondre aux aspirations des peuples africains à la prospérité pour que la Zone de libre-échange continentale ait un sens. Il faut que les pays africains aient des marchandises, des services à échanger entre eux. Cela suppose qu’on mette un terme au statut actuel d’une Afrique, réservoir de matières premières et consommatrice de produits finis fabriqués ailleurs que sur le continent. Cela suppose le développement industriel des pays africains, que l’Afrique soit capable de produire son alimentation, que soit réalisées les infrastructures énergétiques, routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires et des télécommunications, indispensables au développement des échanges. » [3]

La Zone de libre-échange continentale vise à terme à abolir les barrières douanières entre les 55 pays du continent et à dynamiser les économies. Pour l’Union africaine, la Zlec est essentielle pour le développement économique du continent.

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https://nofi.fr/2017/07/lunion-africaine/40621

Notes et références

[1] « Le Nigeria suspend sa participation à l’accord de libre-échange de l’UA« , rfi.fr, publié le 19 mars 2018

[2] « 44 pays africains signent un accord créant une Zone de libre-échange continentale« , europe1.fr, publié le 21 mars 2018

[3] « UA: 44 pays signent un accord pour une Zone de libre-échange continental« , rfi.fr, publié le 21 mars 2018

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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