Comme chaque année, le Salon du livre est l’occasion pour les amoureux des Lettres, d’enrichir leur bibliothèque. Depuis deux ans, l’événement en abrite un autre: le Pavillon des lettres d’Afrique, qui concentre le meilleur des éditions africaines et afro diasporiques. Nous y étions, et on vous parle de nos coups de coeurs.
La 38ème édition du salon du livre s’annonce comme un véritable succès. En effet, les couloirs du Parc des Expositions de la Porte de Versailles ne désemplissent pas depuis l’ouverture, vendredi 16 mars. Cette année, la Russie est le pays à l’honneur. Entre autres L’Harmattan, Albin Michel et Grasset, on retrouvait surtout avec engouement le Pavillon des lettres d’Afrique qui, pour sa seconde édition, mentionnait également la Caraïbe et le pacifique.
Samedi, dimanche et jusqu’à ce lundi, il abritait, en plus de l’exposition de la hair designer Nadeen Mateky, des échanges et conférences pour promouvoir les nouveaux auteurs en vogue. Il est vrai que ces dernières années, le nombre de jeunes écrivains talentueux (et qui ont trouvé naturellement leur public) est à la hausse. Sénégal, Congo, Togo, Côte d’Ivoire…les pays d’Afrique francophones, assez bien représentés, ont également eu droit au déplacement spécial de délégations ministérielles de leurs états. Les tables rondes étaient diversifiées, ce qui a permis aux influenceurs de la diaspora d’exposer leurs activités. Mais enfin ce salon du livre c’était surtout beaucoup de pépites et des exclusivités !
Nos coups de coeurs
Parmi les centaines de livres exposés dans le Pavillon, on comptait les sorties littéraires majeures. D’abord, l’adaptation du roman « La Rue Cases-Nègres » de Joseph Zobel, en Bande-dessinée. Un projet du martiniquais Michel Bagoé, illustré par la jeune artiste Stéphanie Destin, également martiniquaise et édité par Présence Africaine. Un événement, quand on sait l’impact de ce roman puis, de son adaptation au cinéma par Euzhan Palcy en 1983, dont le film fête ses 35 ans cette année.
La Bande-dessinée semble se démocratise chez nos auteurs, qui privilégient cette forme afin de cibler les enfants. La revalorisation et l’estime de soi à travers la littérature est un concept qui fonctionne bien et dont le public est de plus n plus demandeur. Ainsi, la petite « Mayi Sirena », personnage fictif à trois jambes créé par Cristèle Dandjoa, a fait fureur ce week end. Du côté anglophone du continent, c’est la série en bande-dessinée « Kwezi » qui s’est retrouvée en rupture de stock dès dimanche matin. Pensée et illustrée par le jeune sud africain Loyiso Mkize, la bande-dessinée raconte des aventures du super-héros africain Kwezi, qui signifie « étoile » en Zulu et n’est pour l’instant disponible qu’en Anglais. Mais qu’importe, cela n’a pas empêché les petits francophone de succomber.
Le journaliste et écrivain Serge Bilé a également fait un crochet par le Salon, samedi 18 mars, pour distribuer en exclusivité quelques exemplaires de son tout dernier livre « Boni », qui sortira d’ici peu et exclusivement en Afrique. L’histoire de Boni, qui donna ensuite son nom à une tribu et l’origine de ce nom, en complémentarité avec le travail que le présentateur télé avait déjà effectué sur cette population des années auparavant. Nous avons pu nous en procurer un exemplaire, dédicacé de la main de son auteur, dont nous vous donneront des nouvelles très bientôt.
Toutefois, la pépite qui a retenu le plus clair de notre attention se trouvait au pavillon du Ministère des Outre-Mer. Situé à l’opposé du Pavillon des Lettres d’Afrique, le stand rassemblait auteurs et slameurs Antillais mais exposait surtout un livre précieux: « Zaïre et Théophile-Pas de pitié pour les nègres ». Ecrit par la martiniquaise Imaniyé Dalila Daniel et publié aux éditions DKM , il romance l’histoire vraie d’une tragédie amoureuse sur fond de traite négrière et d’esclavage. Zaïre et Théophile, c’est la vie de deux Africains asservis en Martinique, qui s’aiment envers et contre tout mais que leur condition va inexorablement conduire à une mort cruelle en 1838. Parce qu’il est truffé de références (les noms de négriers, les lieux, le jargon…) il est un roman historique puissant et ravive le lien entre le continent et ses enfants déportés dans les caraïbes françaises. A se procurer de toute urgence ! Evidemment, nous vous en donneront aussi des nouvelles bientôt.
Enfin, les écrivains en herbe ont également été mis à l’honneur, avec la première édition de la remise du prix Alioune Diop, créé par l’association des étudiants africains de Sciences-Po pour l’Afrique (ASPA) et la maison d’édition et librairie Présence Africaine.
Rendez-vous dans les différents points de vente et à l’année prochaine pour la 39ème édition su Salon du livre !
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