Par Pascale Joly. FANM KI KA, est un groupe de Guadeloupe, composé essentiellement de femmes qui chantent, dansent, et jouent du ka, l’instrument dédié à la musique Gwoka dont elles sont si éprises.
Tout en respectant les codes de la tradition, les Fanm Ki Ka effectuent un travail de création à partir des œuvres des Maîtres Ka tels que Kristen, Conquet, Chaben, qu’elles réinterprètent en les sublimant par des harmonies vocales et la polyphonie.Cette esthétique se décline également dans leur look fait de tenues élégantes librement choisies, dont l’uniformité réside dans le maré tèt aux couleurs identiques.
Bien qu’ayant des expériences artistiques différentes, les Fanm Ki Ka sont toutes coutumières de ces lieux privilégiés de l’expression Gwoka que sont les léwòz, ce qui leur vaut d’être connues et reconnues de leurs pairs. Formées à l’école « Savann » de celle qu’elles surnommaient affectueusement « la Reine Man Soso » disparue en octobre 2017, elles y ont appris l’art de pratiquer leur musique sans retenue. Ce n’est donc pas un hasard si Fanm Ki Ka est né, 10 ans auparavant, des nombreuses rencontres de femmes chez cette même Man Soso.
Conscientes que le Gwoka est bien plus qu’une musique, une danse ou un chant- c’est en effet l’âme de la Guadeloupe-Fanm Ki Ka que l’on peut traduire par « les femmes qui font » ou encore « les femmes qui sont le ka », entendent explorer toutes ses richesses. C’est d’ailleurs ce qu’illustre de façon originale leur premier album, Gyaka, qui, comme un cri de ralliement, nous invite à nous retrouver autour des multiples représentations du Gwoka, révélant ainsi notre rapport à la vie, la mort, l’amour, la souffrance, la spiritualité.
Fanm Ki Ka c’est donc un groupe de femmes dotées de fortes personnalités, qui apportent chacune leur couleur au groupe. Point de leader, elles se veulent toutes défenseuses et gardiennes des traditions populaires du Péyi Gwadloup qu’elles chérissent tant.