Les organismes officiels d’aide publique au développement, ont affirmé ce lundi 26 février 2018, que le Soudan du Sud allait très certainement entamer sa plus rude année de famine.
Depuis 2013 le Soudan du Sud est devenu le terrain de guerre entre les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar. Entraînant ainsi le pays dans une guerre civile. Plus de 4 millions de soudanais ont donc été forcés de fuir leurs habitats, créant par la même occasion la 2eme plus grande crise de réfugiés, après le génocide de 1994 au Rwanda. En 2017 le gouvernement a déclaré l’état de famine dans différentes zones du pays suite à ces confits.
À l’heure actuelle sur une population de plus de 12 millions d’habitants recensés en 2016, 5,3 millions sont considérés en «situation d’urgence». Soit un des niveaux les plus élevés dans la classification de la sécurité alimentaire (IPC). Au cours d’une conférence de presse à Juba, ce lundi 26 février 2018, le coordonnateur humanitaire des Nations Unies, Alain Noudehou, a affirmé s’attendre à affronter l’année la plus difficile jamais enregistrée.
«L’amélioration de l’accès (aux populations) et une aide humanitaire massive ont réussi à contenir la famine l’an passé. Malgré tout, les prévisions en terme d’insécurité alimentaire n’ont jamais été aussi mauvaises qu’elles le sont aujourd’hui», ont indiqué l’Unicef, la FAO et le PAM dans un communiqué commun.
Le rapport publié ce lundi 26 février 2018 sur le site de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture stipule que « sans une aide soutenue et un acheminement humanitaire durable, plus de 7 millions de personnes au Soudan du Sud – soit près de deux tiers de la population seront confrontées à une situation de grave insécurité alimentaire d’ici les prochains mois». De ce fait, c’est plus 155 000 soudanais qui seraient atteints, sans compter les 29 000 enfants qui seraient victimes de faim extrême.
M. Serge Tissot, Représentant de la FAO au Soudan du Sud affirme également au travers de ce même rapport que « La situation est extrêmement fragile et nous sommes sur le point de nous retrouver face à une autre situation de famine. Les projections sont plutôt sombres. Si nous les ignorons, nous serons face à une tragédie de grande ampleur. Si les agriculteurs bénéficient d’une aide pour reprendre leurs activités agricoles, nous allons vite constater une amélioration de la sécurité alimentaire dans le pays grâce à l’augmentation de la production locale. »
En comparant les résultats apportés lundi, il y a actuellement une augmentation de 40% du nombre de personnes en «situation de grave insécurité alimentaire» par rapport à l’année dernière, où en février 2017, l’état de famine fut déclaré dans diverses région du Soudan du Sud.