Au cours des cinq derniers siècles, l’Afrique n’a existé dans l’imaginaire de ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, qu’à travers deux prismes diamétralement opposés. D’un coté, une Afrique imaginaire riche et sauvage, semblable à un trésor perdu, un réservoir intarissable de main d’œuvre gratuite (esclaves), de vastes terres pleines de richesses naturelles ne demandant qu’à être exploitées. De l’autre côté, une Afrique en détresse, un lieu rempli de millions d’âmes nécessiteuses et impuissantes où les Occidentaux bien-pensants peuvent assouvir leurs fantasmes de héros missionnaires.
Au cours des cinq derniers siècles, l’Afrique n’a existé dans l’imaginaire de ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, qu’à travers deux prismes diamétralement opposés. D’un coté, une Afrique imaginaire riche et sauvage, semblable à un trésor perdu, un réservoir intarissable de main d’œuvre gratuite (esclaves), de vastes terres pleines de richesses naturelles ne demandant qu’à être exploitées. De l’autre côté, une Afrique en détresse, un lieu rempli de millions d’âmes nécessiteuses et impuissantes où les Occidentaux bien-pensants peuvent assouvir leurs fantasmes de héros missionnaires.
Toutefois, depuis le début 21eme siècle, une histoire africaine différente est en train d’être réécrite et devrait modifier la vision des spéculateurs. Du Nigeria au Kenya et de l’Angola à l’Éthiopie, l’Afrique est aujourd’hui l’un des moteurs de la croissance économique mondiale. Au lieu d’y voir un continent qui a besoin d’être sauvé, elle est de plus en plus perçue comme la prochaine grande frontière pour le développement, après l’Asie. Pour participer à cette nouvelle histoire africaine, il est crucial de renouveler votre regard sur ce continent, si vous n’y avez jamais mis les pieds. Et cela commence par ouvrir les yeux sur quelques réalités tout à fait surprenantes :
1. Il y a plus de personnes parlant couramment français en Afrique qu’en France en Belgique, en Suisse et au Canada réunis.
En fait, la langue la plus parlée sur le continent africain est l’Arabe (parlée par 170 millions de personnes), suivi de l’Anglais (130 millions), du Français (115 millions), du Swahili (100 millions), du Berbère (50 millions ), du Haoussa (50 millions), du Portugais (20 millions) et de l’Espagnol (10 millions). Bien que l’on dénombre plus de 2000 langues pour 56 États, seulement 14 d’entre elles possèdent un statut de langue officielle. (Source) La plupart des africains parlent/comprennent minimum 3 langues.
2. Le Liberia et la Sierra Leone sont les seuls pays africains créés par d’anciens esclaves noirs d’Amérique, retournés en Afrique après l’abolition de l’esclavage.
Après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, certains mouvements visant à l’émancipation des Afro-Américains militèrent pour l’intégration des noirs dans la société américaine, voire la création d’un État noir sur le continent américain, tandis que d’autres furent partisans du retour des descendants des esclaves noirs en Afrique d’où ils furent arrachés quatre siècles plus tôt. Fondées en 1822 sous l’impulsion de l’American Colonization Society (une association antiesclavagiste américaine), les colonies du Liberia et de la Sierra Leone actuels furent achetées et occupées par des esclaves affranchis. Il existe seulement trois États de ce types dans le monde (fondé par des colonies d’anciens esclaves). Le troisième étant Haïti, situé dans les caraïbes.
3. Les pays africains dirigés par une femme.
Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la république du Liberia de 2006 à 2018 et prix Nobel de la paix en 2011, est la première femme élue à la tête d’un État africain.
Cinq autres femmes ont brièvement présidé des états africains, mais seulement lors de périodes transitoires (décès ou démission du président en exercice), conformément à la constitution de leurs pays respectifs.
4. Les femmes sont mieux représentées dans les instances politiques en Afrique que dans la moyenne globale.
Les femmes africaines constituent en moyenne 24 % des parlementaires / députés, élues pour représenter le peuple, alors que la moyenne mondiale se situe autour de 22.5%.
Le Rwanda possède le taux le plus élevé de femmes parlementaires au monde (63.8% des élus y sont des femmes). À titre de comparaison, le Cameroun compte 31% de femmes députées, la France 26 % , l’Allemagne 36 % et les États-Unis seulement 19 %. (Source).
5. La population de jeunes de moins de 25 ans en Afrique dépasse la population entière du Canada et des États-Unis réunis.
Les jeunes entre 15 et 25 ans représentent 60% de la population africaine. Ces 220 millions d’individus constituent la plus forte concentration de jeunes sur la planète et sont, pour la plupart, ultra optimistes en ce qui concerne l’avenir. (Source)
6. Il y a aujourd’hui plus d’un million de migrants chinois en Afrique
Ces migrants sont essentiellement des migrants économiques (sous-qualifiés pour la plupart), à la recherche d’une vie meilleure. Un tiers d’entre eux sont des travailleurs en contrat temporaires ( de 1 à 3 ans) avec des compagnies chinoises œuvrant sur les chantiers de constructions d’infrastructures locales ou l’industrie des ressources naturelles. Les deux autres tiers sont constitués d’entrepreneurs et de petits commerçants indépendants. Très peu s’enferment dans le statut d’expatriés, contrairement aux migrants occidentaux. (Sources)
7. La population d’éléphants en Afrique centrale a baissé de plus 64% en 10 ans.
Cette quasi extinction est due à la chasse illégale (stimulée par la demande asiatique friande d’Ivoire) et pourrait aboutir à la disparition totale de l’espèce dans les prochaines décennies. En fait, de nombreuses espèces animales d’Afrique son menacée d’extinction à cause de l’activité humaine. (Source)
8. Il y a plus de différences génétiques entre deux africains qu’entre un Européen et un Asiatique.
En dépit des apparences, l’Afrique est le continent le plus génétiquement diversifié. (Source)
9. L’Afrique est à l’origine de nombreuses innovations dans l’utilisation des technologies.
Comme l’atteste l’invention du mobile Money, l’Afrique est passée maître dans l’art de détourner certaines applications de leur but initial, afin de les adapter à ses besoins quotidiens. (Source)
Pourquoi l’Afrique francophone est moins dynamique que l’Afrique anglophone