À travers ses noms et ses symboles coutumiers, le royaume fictif du Wakanda, dans lequel se déroule l’histoire de Black Panther, le dernier-né de Marvel Studios, reprend de nombreux aspects culturels de l’Afrique. Ces références se retrouvent particulièrement dans les noms et autres marques que portent les personnages du film. L’occasion de passer en revue ces différentes coutumes ancestrales.
Dans une interview accordée à nos confrères de CNET, l’acteur américain Chadwick Boseman rappelait l’importance, pour son personnage de T’Challa, le héros-titre du film Black Panther (2018), de s’exprimer avec un accent africain et non-européen:
« Je voulais être complètement sûr que nous ne transmettions pas cette idée parce que cela irait à l’encontre de tout ce qui concerne le Wakanda. C’est supposé être la nation la plus technologiquement avancée de la planète. Si elle est censée ne pas avoir été conquise (ce qui signifie que le progrès est arrivé sans être entaché par le colonialisme empoisonnant le bien-être de celui-ci, sans l’arrêter ou le perturber) alors il ne peut pas parler avec un accent européen.«
Cette course à l’authenticité africaine via la langue se manifeste aussi dans les noms des personnages. Bien qu’ils ne semblent pas se rattacher à une langue en particulier, de nombreux noms utilisés pour désigner les personnages du Wakanda utilisent des sons typiquement mobilisés dans les langues africaines, ce qui leur confère une consonance typique. Par exemple, le nom de naissance du personnage Erik Killmonger, interprété par Michael B. Jordan, est N’Jadaka. Le nom du personnage interprété par Winston Duke est M’Baku. Dans ces deux cas, le N’ et le M’, qui retranscrivent soit des consonnes pré-nasalisées (comme dans N’Djamena, le nom de la capitale du Tchad) soit des consonnes nasales syllabiques (comme dans le mot lingala pour tradi-praticien nganga), sont des sons typiquement (mais pas exclusivement) africains. D’autres noms, s’ils ne sont pas composés de ces sons, semblent faire référence à des noms africains bien connus. C’est le cas du nom du père de T’Challa, T’Chaka, qui pourrait bien être une référence au célèbre empereur des Zoulous Shaka Zulu.
Le totem de la panthère : un symbole africain
L’association du chef de l’état du Wakanda à la panthère (en fait un léopard), est un trait typique des chefs d’état africains traditionnels. C’est par exemple à cette tradition que souhaitait revenir Mobutu Sese Seko, en se coiffant d’un bonnet en peau de léopard.
© Marvel Studio
Dans l’ancien royaume de Dahomey, notamment connu pour ses amazones que rappellent tant les Dora Milaje, les guerrières gardes du corps de Black Panther, la divinité tutélaire des rois était Agassou, un léopard. De la même manière, la panthère noire tire son pouvoir et sa légitimité d’une divinité-panthère, Bast, en fait inspirée d’une divinité féline de l’Égypte pharaonique aussi connue sous le nom de Bastet.
Elle sera d’ailleurs mentionnée dans le film. Une autre influence de l’Afrique traditionnelle sur le Wakanda est la coiffure portée par Ramonda, la reine-mère de cet état. Elle semble être inspirée de coiffures de femmes mangbetu (République Démocratique du Congo) ou zoulou (Afrique du Sud). Les noms comme les symboles de l’univers fictif du Wakanda prennent donc leurs racines dans celui, bien plus réel, de l’Afrique traditionnelle.
Rendez-vous le 14 février pour un voyage dans l’univers très africain du Wakanda avec Black Panther !