Martinique : La révolte des Nèg’ Marrons du Carbet

Le 12 octobre 1822, au Carbet, alors que personne ne s’en doute, 4000 esclaves armés de coutelas s’embarquent dans un sanglant massacre de Blancs.

Par SK. Ils rejoignent plusieurs habitations des environs et s’associent aux esclaves présents dans chaque plantation. Ils tuent leurs maîtres aussi. Le mouvement prend de plus en plus d’ampleur et les esclaves fugitifs sont de plus en plus nombreux à vaincre leurs maîtres pour retrouver leur liberté. Cette pratique fait l’effet « boule de neige » sur l’île.

On ne compte pas le nombre de cadavres retrouvés.

Le gouverneur de l’époque envoie 1000 hommes dont des Noirs pour cerner les « esclaves ivres qui tuent les Blancs », sous l’autorité de M. de Percin.

Les esclaves se déplacent à la vitesse du son, de villes en villes, Carbet, puis Saint-Pierre, Camp Fitzel, l’habitation Ganat où a commencé le carnage…

Mais des femmes restées sur place sont capturées par l’armée du commandant Percin-Canon.
Ce sont elles qui désignent les hommes ayant ou non participé au massacre. Elles sont celles qui dirigent la mise à mort des neg’marrons. Le commandant les condamne à être fusillés immédiatement. Leurs têtes sont ensuite plantées sur les troncs d’arbre très haut afin que ceux qui sont encore dans les montagnes puissent les voir et craignent des représailles s’ils ne se livrent pas.

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Le chef d’armée se rendant compte de la résistance des Nègres dans les montagnes fit envoyer un groupe de Négresses à leur rencontre pour leur donner à manger et les informer que seuls les coupables seront fusillés que les autres retourneront chez eux auprès de leurs maîtres respectifs, mais sans leur dire qu’ils étaient quatre fois plus nombreux que l’armée qui les attendait. Ils succombent…

Tous les prisonniers se rendent sauf ceux qui ont tué qui ne représentent qu’une centaine d’hommes.

Il faut tuer jusqu’au dernier des rebelles.

Tous les jours, de jour comme de nuit, les soldats veillent. Un jour un soldat croise Pierre une des têtes pensantes des Neg’ Marrons toujours avec son coutelas à la main. Pierre se tue en tentant d’entraîner avec lui un des soldats qui souhaitait l’envoyer dans le vide, seule la chemise de ce dernier tombera avec le Marron. Vingt et une condamnations à  mort sont prononcées : 7 hommes auront le poignet et la tête coupés, 1 sera pendu, et 11 seront fouettés, marqués au fer et expédiés aux galères.

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L’exécution a eu lieu le 19 novembre à Saint-Pierre. Plusieurs Nègres de chaque atelier du Carbet ont assisté, par ordre, à l’exécution le 19 novembre. Histoire de décourager les éventuelles velléités de révolte.

Mais l’histoire montre que nos ancêtres ont toujours résisté et combattu pour briser leurs  chaînes, et que la répression sauvage des colons a quand même fini par plier face à leur rage de liberté. 

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Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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