Le Djokan est un martial élaboré en Amazonie.
Créé en 2010, le Djokan est un art martial amazonien inventé par le guyanais Yannick Théolade (de son nom honorifique : Gran Doko Sawani Makan). Cette discipline a été reconnue officiellement l’année de sa création, par la Fédération Internationale des arts martiaux traditionnels. Théolade a initié plusieurs élèves dont Didier, dit « Djoko Didier, Mètlékol », qui est, depuis trois ans, à la tête de la première école de l’hexagone dédiée à cet apprentissage.
Rencontre avec le président et l’ambassadeur du Djokan de la section France.
Qu’est-ce que le Djokan ?
Le Djokan est composé de deux mots « DJÒK » et « AN », se sont des mots en créole d’origine africaine. DJÒK » signifie « ce qui est robuste, fort » et « AN » est la préposition « en », en somme Être fort. Si on devait définir littéralement le Djokan, on dirait « Celui qui est éveillé ». «Le Djokan vient d’un questionnement personnel du fondateur, Yannick Théolade. Il s’est inspiré de ce qui existait en matière d’art martial chez lui, à la suite quoi il effectué plus de 10 ans de recherches. Il continue d’ailleurs, pour enfin trouver des réponses à ce questionnement. C’est comme ça que la discipline est née, en 2010.
Quelles ont été les étapes de cette recherche ?
Le fondateur a voyagé à l’intérieur de l’Amazonie. La richesse du Djokan c’est qu’elle est la synthèse de trois grands peuples guerriers : les amérindiens, les bushinengués et les créole ; c’est la fusion de leurs arts de guerre, leurs coutumes, leurs us. Donc il a fallu rechercher l’authenticité et pour ce faire, il a travaillé avec beaucoup d’archéologues, des ethnologues et autres chercheurs.
Retrouve-t-on des similitudes avec des arts martiaux africains ?
Les bushinengué sont des descendants d’Africains, les créoles aussi, ce sont donc des afro-descendants. Cela signifie qu’on va retrouver certaines similitudes, pour exemple, la Lutte Sénégalaise et l’Asuwadja, qui est la lutte Djokan avec des arts de combat africains. L’Asuwadja est en fait la synthèse de trois luttes : la Ladja chez les créoles, le Suwa chez les Bushinengué et le L’Asuwa chez les amérindiens.
Peut-on comparer le Djokan à la Capoeira ?
Certains pourront comparer le Djokan à d’autres arts tels que la Capoeira ou le Shaolin, mais pour moi, chaque art a sa philosophie, sa méthodologie, sa forme et son histoire. En ce qui me concerne, le Djokan est unique, comme le Karaté l’est aussi ou encore le Taekwondo. Il n’y a donc pas de raison de les comparer.
Quelles valeurs cette discipline véhicule-t-elle ?
Nous avons un code moral qui se nomme le KAMODJÒK : le respect, la simplicité, le courage, le partage, le remerciement et le Grémési qui pour moi est une grande valeur car regroupe beaucoup de choses. S’il ne fallait retenir que trois mots, il s’agirait des suivants : Fluidité, Adaptabilité et Mobilité (FAM). Tout cela est l’essence même du Djokan. On en retire trois enseignements principaux : le DJOUBATÉ, le ZANMYAN et le DJOKAYA. Dans le DJOUBATÉ, on va retrouver tout ce qui concerne l’utilisation des poings, du pied et du corps. Le ZANMYAN concerne le maniement et l’utilisation des armes traditionnelles. Le DJOKAYA se sépare en deux parties : le DJAKA (tout ce qui est renforcement musculaire, renforcement du corps, tonification du corps par l’imitation des animaux) et le Gaya qui est une gymnastique douce où on va travailler les muscles internes, la respiration et la relaxation. Le Djokan est le lien entre l’homme et la nature, il enseigne le savoir vivre avec son environnement.
Quelles sont les différentes sections existantes au sein de votre école ?
Cette année, nous avons ouvert deux sections supplémentaires : la section « Jennjan » pour les adolescents de 13 à 17 ans, puis la section « Ti moun », qui est en fait divisée en 2 sous-sections : de 5 à 7 ans c’est « Timoun 1 » et de 8 à 12 ans c’est « Timoun 2 », il y a aussi la section « Mounyan » pour les adultes. Les cours de Gaya ont été mis en place une fois par semaine, il s’agit de gymnastique douce. Le Djokan s’adapte à tout le monde et à tout âge.
Avez-vous des projets pour les mois à venir ?
Le Kandjokan France en partenariat avec le Centre de Recherche Ethnographique des Arts Afroamazoniens (CREAAm) organiseront du 2 au 11 décembre 2017, la première édition du séminaire intitulé « DJOKAN en Guyane ». Ce séminaire se tiendra en Guyane pour les Djokanka de l’hexagone (les pratiquants du Djokan), on partira avec une équipe de 10 Djokanka du 2 au 11 décembre afin de pouvoir les initier dans le berceau de la discipline, en milieu naturel avec le fondateur. Par la même occasion, ils découvriront un monde qu’ils ne connaissent pas : l’Amazonie et la Guyane.
Nous continuons à collecter des fonds afin de financer notre projet, si vous souhaitez nous aider vous pouvez faire un don sur notre site internet (www.kandjokanfrance.com). Nous participerons également à deux événements culturels où nous réaliserons des démonstrations. Et pour 2018, le Kandjokan France invitera le Gran Dôkô Sawani Makan afin qu’il anime un stage de perfectionnement pour les Djokanka de l’hexagone et un stage d’initiation pour le grand public.
Que diriez-vous aux personnes qui souhaiteraient découvrir le Djokan ?
Il faut franchir le pas, venir essayer pour se faire sa propre idée. C’est un peu comme découvrir un pays. On pourrait se faire des idées à son sujet par rapport à des « on dit » qui mettent certaines barrières et pourtant en y allant et en le vivant, on s’en ferait en réalité une toute autre idée. La meilleure façon de faire, c’est de découvrir par soi-même.
Les cours ont lieu les mercredis, vendredis et samedis. Vous pouvez retrouver le planning sur notre site internet : kandjokanfrance.com. Pour plus d’informations : kandjokanfrance@gmail.com, mon numéro : 07 60 13 56 27
Page Facebook : https://www.facebook.com/france.kandjokan?hc_ref=ARTV6TMU9CkO7OBgQ3yy-Rk0Dy4PEySJtVxvdfZAb_033vONJkDD69ZxIRTZHaFGuHw
Lien du site web : https://www.djokan.net/fr/%C3%A0-propos/le-djokan/
Lien du crowdfunding : https://starter.globedreamers.com/crowdfunding/travels/le-djokan-en-guyane
http://nofi.fr/2014/12/muhammad-ali-digne-heritier-du-dambe-boxe-traditionnelle-dafrique-de-louest/7541