Les tablettes, Smartphones et toute la technologie 2.0 ne serait pas sans les méthodes de calcul héritées des mathématiques africaines. L’Afrique n’est pas seulement le berceau de l’humanité mais elle est également le berceau de la pensée et de la réflexion scientifique.
Il existe une relation étroite entre les sciences de l’univers et la pensée africaine. La pensée africaine semble avoir agrégé dès le départ la structure mentale de l’univers si bien que l’africain reproduit, même par intuition, les formes observées dans la nature, par exemple les fractales que l’on voit à travers l’architecture ou les dessins composés sur les vêtements, mais aussi à travers les tresses africaines qui représentent la répétition du même motif. La structure sociale est également organisée de cette manière : on part du lignage pour ensuite passer au clan, puis à l’ethnie qui devient nation puis finit par devenir l’empire avec le même schéma fondamentale qui ne tue pas la structure élementaire du clan, à l’instar du divin qui affirme être à la fois parcelle et totalité de sa création.
La science africaine a pour objectif de transformer la matière, certes, mais en faisant en sorte qu’elle soit compatible avec le bonheur de l’homme. Il ne s’agit pas de pratiquer une exploitation irrationnelle de la nature et des hommes, mais de faire en sorte que l’homme soit conforme à l’ordre de l’univers. L’objectivité de l’homme africain est de constater que si il est né après les minéraux, les végétaux et les animaux, il n’est pas en mesure d’en savoir plus sur l’univers qui lui a donné naissance. Ce constat le pousse à apprendre et à comprendre le fonctionnement de la nature afin de s’y conformer. (Mbog Bassong – scientifique camerounais)
https://www.youtube.com/watch?v=KX3X49_3SHM
Prenons le cas des mathématiques : les systèmes numériques binaires actuels, utilisent les systèmes algorythmiques des calculs de l’Afrique. Un faisceau de fouilles archéologiques ont révélé, il y a une vingtaine d’années, que les premières figures mathématiques sont apparues en Afrique.
L’os de Lebombo et l’os d’Ishango, découverts dans les années 1950 par un géologue belge (Jean de Heinzelin de Braucourt), en République Démocratique du Congo, non loin de la frontière ougandaise, sont les plus connus de tous et attestent de cette ancienneté car ils sont respectivement datés de moins 35 000 ans (Afrique du sud) et de moins de 20 000 ans (RD Congo). On y retrouve (sur l’os d’Ishango), des systèmes de calculs arithmétiques très élaborés. Ces tablettes contiennent les quatre formes d’opérations, à savoir : l’addition, la soustraction, la multiplication et la division. Conservés au musée des sciences naturelles de la Belgique, une réplique de sept mètres de haut a d’ailleurs été accueillie devant l’université des sciences de Belgique.
Selon l’étude que l’Institut de recherche en sciences naturelles de Bruxelles a menée en 1956, l’os d’Ishango est incurvé avec des entailles disposées régulièrement dont l’interprétation correspond à des bases qui donnent un sens à des opérations de la mathématique moderne.
Auguste Mariette, un mathématicien français découvre que le « Zéro » a été inventé en Afrique, grâce au papyrus boulaq 18, datant de – 1700.
De plus, les méthodes de calcul africaines seraient, selon certains savants, beaucoup plus abordables que celles qu’on retrouve en Occident, l’avantage est que « l’Afrique possède autant de mode opératoire qu’il y a de civilisations, ce qui permet de régénérer sa pensée » (Niousirê Kalala Omotunde – chercheur guadeloupéen).
Dans la région de Blombos en Afrique du Sud, en – 80 000, naissait la géométrie, plus exactement la triangulation qui est aujourd’hui utilisée pour le GPS.
Plusieurs fragments d’ocre ont été retrouvés dans la grotte de Blombos. Parmi eux, deux blocs, usés, présentent des traces d’utilisation, mais surtout des motifs géométriques gravés en forme de croisillons. Datés de 75 000 ans, ils constituent donc les plus anciennes représentations artistiques connues. Ces blocs d’ocre ont pu être utilisés pour dessiner des motifs sur le corps humain, faire des tracés sur des parois, ou « saupoudrer » la poudre de couleur sur des objets. Ce sont véritablement les premières traces de création humaine… 35 000 ans avant les plus anciennes oeuvres préhistoriques européennes.
Le terme « Modernité » est-il finalement significatif ? À travers les mathématiques, on constate aisément que ce qui existe aujourd’hui, existait bien avant et qu’il en résulte que la vie n’est qu’un éternel recommencement, comme le dit si bien l’expression ; un cycle qui revient toujours à son point de départ et se répète sans cesse malgré les époques qui se succèdent. Une chose est sûre, il est difficile de penser que le passé, le présent et le futur ne s’entremêlent pas et que les époques sont interdépendantes les unes des autres. On peut également trouver ce même cas de figure en ce qui concerne la spiritualité, la philosophie, l’agriculture et autres domaines.
Sources :
Vous aimerez aussi :
Histoire noire de la préhistoire à nos jours : le combat de Jahlyssa Sekhmet