Le président angolais, João Lourenço, a limogé le fils de l’ancien président José Eduardo dos Santos de son poste à la tête du fonds souverain du pays, doté de 5 milliards de dollars.
José Filomeno dos Santos a été licencié suite à une enquête externe sur la performance et la gouvernance du Fundo Soberano de Angola [1]. Carlos Alberto Lopes, l’ancien ministre des Finances, a été nommé président du conseil d’administration à sa place.
Après 38 ans et 16 jours au pouvoir, José Edouardo dos Santos avait, en février 2017, officiellement annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidence de l’Angola, le 23 août 2017 [2]. Lourenço, ancien ministre de la Défense et homme fort du pilier du Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola (MPLA) deviendra après la victoire de son parti aux élections générales, élu président de la République. Il prêtera serment le 26 septembre 2017.
Depuis son accession à la magistrature suprême de l’Angola, João Lourenço semble effectuer une purge au sein centres du pouvoir. Il s’attaque notamment à la famille de son prédécesseur. En effet, il avait précédemment limogé Isabel dos Santos, la fille d’Eduardo dos Santos de la Sonangol [2] en novembre, puis Sindika Dokolo, le gendre de l’ancien président, impliqué dans le commerce de diamants et enfin Jose Filomeno, le fils d’Eduardo, de la présidence du fonds souverain angolais en ce début de janvier 2018.
Cette éviction du fonds souverain angolais fait suite à une enquête minutieuse. En effet, selon « Paradise Papers« , le fonds souverain angolais aurait financé les propres projets d’investissement de Jean-Claude Bastos de Morais, un entrepreneur helvetico-angolais, chargé de gérer une partie des liquidités du Fundo Soberano de Angola, et ceux de son partenaire, José Filomeno dos Santos [3]. Les documents divulgués ont mis en lumière des transactions offshores de certaines des plus grandes sociétés et personnalités les plus riches de la planète. De son coté, le Fundo Soberano de Angola a réfuté toutes ces accusations, affirmant, pour sa part, que toutes ces opérations étaient légitimes.
Toutefois, malgré ces limogeages en série, le nouveau président angolais est encore loin d’avoir fait le ménage et de s’être définitivement débarrassé du monopole de la famille dos Santos. On ne se débarrasse pas en un jour de près de quatre décennies de népotisme.
Notes et références
[1] Le Fundo Soberano de Angola est le fond souverain de l’Angola, censé jouer un rôle important dans la promotion du développement social et économique du pays et la création de richesses pour sa population.
[2] « José Eduardo dos Santos confirme sa retraite après trente-sept ans de pouvoir en Angola« , Le Monde.fr avec AFP, publié le 3 février 2017
[3] Le groupe Sonangol est un organisme parapublique qui supervise la production du pétrole et du gaz naturel en Angola.
[4] David Pegg ~ « Angola sovereign wealth fund’s manager used its cash for his own projects« , theguardian.com, publié le 7 novembre 2017