La BD Bamboula, symbole de l’incompréhension des communautés en France

Le 11 janvier 2018, à la suite d’une intense polémique, les éditions de Varly ont annoncé avoir renoncé à la réédition de la bande dessinée des années 1950, Bamboula, jugée raciste. Derrière ce débat, explique notre contributeur, se cache les méfaits d’une négation des communautés en France par certaines personnes pourtant bien intentionnées.

Nous ne communiquerons plus sur le sujet. Nous comprenons que nous ayons touchée involontairement des personnes dans leurs sensibilités. Notre démarche est uniquement et toujours basé sur l’humanité et la fraternité.  Nous rappelons que ce n’était pas une création mais le projet d’une réédition d’un album qui est déjà disponible sur internet dans les sites de ventes d’occasions et aussi depuis plusieurs années sur le site de la cité de la BD d’Angouleme…Il est peut-être plus facile de s’en prendre à un petit éditeur spécialisée dans le patrimoine. Nous ne produirons pas l’album. Nous présentons nos sincères et réelles excuses à ceux qui les acceptent.

– Courriel des éditions de Varly adressé à nos confrères de la 1ère

Ces derniers mois, l’actualité française a vu une série de polémiques axées sur des accusations de racisme. La dernière en date concerne une petite maison d’éditions, les Editions de Varly, qui avaient décidé de rééditer une bande dessinée des années 50 intitulée Bamboula. A cette occasion, Nos confrères d’actualitte.com, dans un article intitulé Réédition des Aventures de Bamboula : une nécessité, vraiment ?,   s’interrogeaient sur le timing d’un tel projet.

Après la polémique faisant suite au Blackface d’Antoine Griezmann ou encore de l’agression d’une policière le Nouvel An 2018 à Champigny, on n’aurait pu se demander combien de litres d’huile les éditeurs de Varly avaient voulu jeter sur le feu de la tension communautaire en France. Curieusement, comme avec l’affaire Griezmann,  les personnes à l’origine de ces polémiques d’un incroyable mauvais goût ne sont pas des méchants suprématistes et donc communautaristes à la Henry De Lesquen, mais de sympathiques personnes aux motivations anti-racistes.  C’est ce que laissent croire une partie du texte de l’article incriminé, qui cite les propos de l’éditeur George Fernandes, qui souhaitait rééditer Bamboula avant de se raviser sous la pression populaire:

« Je pense que c’est le bon moment pour republier ces aventures, dans une société française toujours raciste », affirme l’éditeur, qui précise à nouveau que l’album est « à l’inverse du racisme ». « Je pense qu’il est bon de replacer des mots dans un contexte historique pour savoir pourquoi ils sont interdits et ne doivent plus être utilisés », ajoute-t-il.

Le problème de ces sorties maladroites semble être qu’elles sont le fait de personnes souhaitant améliorer la condition de personnes dont elles ne connaissent pas les sensibilités. En cela, il semble que sa solution ne passe pas nécessairement par une société niant l’existence de communautés aux différentes histoires et sensibilités, mais par des communautés représentées par certains de leurs membres pour expliquer de manière respectueuse ce qui les offensent. C’est un meilleur vivre-ensemble que la société française a à gagner par ce biais.

Par Sasha BRT

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