Snoop dogg, P.Diddy, Dr.Dre ; de grands noms de la musique qui font l’unanimité dans le monde du Hip-Hop américain et donc international. N’ayant plus rien à prouver dans ce domaine, ces artistes multimillionnaires ont pourtant voulu aller plus loin dans la créativité en apprivoisant un secteur siamois du leur, le cinéma. Acteurs, réalisateurs, producteurs, Hollywood regorge aujourd’hui de ces enfants terribles du Gangsta rap, qui gèrent leurs affaires comme des professionnels.
Le Hip-Hop est apparu comme une carrière évidente pour la jeunesse des ghettos afro-américains. Chaque jeune homme capable de revendiquer un talent certain pour les mots, les mesures et les instrus, pouvait aspirer à devenir un nom du rap comme on aspire à un rêve accessible selon la réalité de son quotidien. Ainsi, ils ont créé ce mouvement musical pour dire au monde ce qu’ils vivaient et se ré-approprier les codes qui ont longtemps servi à les stigmatiser. Les années 1980 on vu apparaître un nouveau style de rappeurs ambitieux, désirant occuper en plus de la scène et des ondes, des rôles de décideurs, de diffuseurs, de producteurs. Cette nouvelle garde de rappeurs-hommes d’affaires ne s’est pas limitée à la musique, bien décidée à pénétrer tous les domaines qui lui faisaient envie, notamment les plus proches de son art de prédilection dont la mode et surtout, le cinéma. Cette tribune supplémentaire leur permet de raconter leurs histoires selon leurs points de vue à un public plus large et diversifié et d’envoyer aux plus jeunes un message d’espoir et de détermination. Master P, Pharrell Williams, Jay-Z ; ils sont nombreux à avoir emprunté ce chemin. Nous, nous attacherons ici à quatre exemples Hip-Hop de ces multi-réussites.
Master P. Percy miller est un dinosaure du rap. Fondateur du Abel No limit records, qui comptabilise 12 albums certifiés disques de platines. Le grand frère du Hip-Hop vient de l’Amérique profonde, la Louisiane. Excellent rappeur, cos,ciet et vif, Master P a suivi des études supérieures à l’Université de Houston, au Texas, grâce à une bourse de basketball. C’est la persévérance qui lui a permis de bâtir une réputation solide de grand rappeur et businessman. En effet, ce n’est que vers la fin des années 1990 que sa musique rencontre enfin le succès. Son arrivée sous les projecteurs comme référence permet également de fair plus de lumière à ses frères Silk the shocker et C-murder, également rappeurs. Avec une fortune estimée à plus de 350 millions de dollars, ce père de neuf enfants est l’un des musiciens afro-américains les plus riches. Dès 1997, il commence à faire des apparitions en tant qu’acteur dans les films « I’rm bought it »; « Mp Dallas Don » ou « I got the Hook-up » (1998) the Michael Martin pour lequel il est à l’affiche. Pour ce dernier, Master P est déjà producteur délégué et apprend ainsi le métier de financier du cinéma. Il met également à disposition du 7ème art son talent pou l’écriture comme scénariste des films « American Gangsta » (2005) qu’il produit lui-même et « Foolish »(1999), réalisé par Dave Meyers. En 2003, il a participé à la production du film « Uncle P », dans lequl il incarne son propre rôle et partage l’affiche avec l’un de ses fils, le rappeur Lil’Romeo.
P.Diddy. De son vrai nom Sean Combs, P.Diddy fait figure d’ovni. Ce n’est pas un rappeur mais un homme qui a compris que le hip-Hop rapporte gros, et qu’il était temps que les noirs, premiers fournisseurs de l’industrie, en récoltent les retombées. Il est le fondateur du label Bad boys records et connu comme celui qui révéla Biggie Smalls au grand public. Un flair certain pour le talent, une vision du développement artistique et surtout un sens des affaires bien aiguisé, renforcé par un diplôme d’une école de commerce prestigieuse ont fait de Diddy un incontestable génie. On lui doit des collaborations musicales d’anthologie avec les plus grandes célébrités dont Pharrell Williams, Mariah Carey, Jennifer Lopez (à laquelle il fut marié deux fois) Keisha Cole, Usher, Rick Ross. Ce jeune businessman instruit et issu de la classe moyenne américaine s’est naturellement fait une place parmi les talents bruts des rues de New York et des ghettos des plus grandes villes des Etats-Unis.
Dès 1998, il se lance dans le textile en créant la marque Sean John qui rencontrera un succès foudroyant. En perfectionniste et conquérant, Diddy est ensuite allé à la conquête du cinéma, d’abord en tant qu’acteur. Il apparaît dans « A l’ombre de la haine », de Marc Forster (2001) ; « L’impasse : de la rue au pouvoir », de Michael Bregman (2005) ou encore « Un raisin au soleil », de Kenny Leon (2008) ; sans compter ses apparitions dans de nombreuses autre réalisations. En 2009, il prend les commandes en devenant producteur du film hommage à son poulain assassiné en 1997 « The Notorious B.I.G », puis enchaîne avec « The Hustle » et « Brightmoor » produits en 2015. C’est cette même année qu’il refait parler de lui en co-produisant le film « Dope », présenté à Paris lors de la deuxième édition du festival Brown Sugar Day et qui rencontra aisément son public, comme film indépendant, outre-Atlantique.
Dr.Dre. De la vie d’André Romelle Young, on retiendra surtout sa participation à la création et au succès du groupe Niggaz with attitude (NWA). Ce groupe a marqué l’avènement de l’ère du Gansgta Rap décomplexé, prônant les codes noirs de la jeunesse urbaine afro-américaine et revendiquant le Hip-Hop comme produit de cette fusion. Avec un coup d’avance, celui qui débuta comme dj, réussît à tirer son épingle du jeu en passant rapidement à la production d’autres artistes, après l’éclatement du groupe, dans lequel il évoluait à la fois comme membre et associé. Il est le premier producteur de rap à avoir reçu un Grammy Award en qualité de producteur. Pur produit de Compton, en Californie, Dre est l’initiateur de la GFunk, un genre musical qui mélange le Gangsta rap made in West Coast and California et la funk. Il a notamment produit Snoop Dogg, Mary J.Blige (ex-petite amie de P.Diddy), Tupac, les Pussycat Dolls et bien-sûr l’ovni du gansta rap, le seul blanc à avoir gagné le respect du milieu, Eminem. Il confirmera sa position de dénicheur de talents en propulsant 50 cent au début des années 2000.
En 2014, il devient le premier rappeur milliardaire lorsque Apple lui rachète Beats By Dre, sa marque de conception et de fabrications de casques. André Romelle Young se fait vite remarquer pour son profil atypique de jeune noir en colère contre la société néanmoins posé et ambitieux. A partir des années 1990, le public commence à le découvrir sur grand écran dans « Set it off » de Fary Gray (1996) ; « Whiteboyz » de Marc Levin (1999) et « Training day », d’Antoine Fuqua (2001). Pourtant, très tôt, il manifeste le désir de faire raconter ses propres histoires et s’essaie alors à l’écriture scénaristique avec « Who’s the man », de Ted Demme (1993) ; puis à la réalisation avec « Murder Was the case », sorti en 1994. Homme d’affaires aguerri à la bourse chargée, il devient producteur de films dès 2005 avec « Réussir ou mourir » d’après la vie du rappeur 50 cent, pour lequel il produit également le jeu vidéo « 50 cent : bulletproof » et prête sa voix au personnage de Grizz. En 2015, il produit en toute légitimité le film « N.W.A-Straight Outta Compton », biopic du groupe avec lequel il a commencé son épopée et dans lequel son fils incarnait son propre rôle en tant que jeune D.Dre.
Snoop Dogg. Calvin Cordozar Broadus Jr est l’incarnation du Gangsta rap sexualisé. Snoop Dogg a fait du personnage du PIMP (proxénète), un personnage classe et à la mode, modèle social de réussite des bas-fonds de la société afro-américaine, comme ce fut le cas dans les années 1970. Il insiste d’ailleurs en 2003 avec le titre « Pimp », en collaboration avec 50 Cent et son groupe G-Unit. Rappeur multi-facettes, Snoop dégage l’image d’un gansgter cool, porte-drapeau de la côte ouest, qui a toutefois réussit à éviter les guerres d’ego. Plus tard, comme artiste confirmé, le cousin du regretté Nate Dogg propulse Lil’ Bow wow, poulain de Jermaine Dupri, sur le devant de la scène avec un tube. Bien que le succès de l’adolescent retombe, son assise à lui n’est pas remise en question et le respect que lui voue le monde du Hip-Hop en fait un invité privilégié.
On peut le constater à travers ses différentes collaborations avec Pharrell Williams, Swizz Beaz ou Jadakiss. Aujourd’hui, Snoop Dogg est même sollicité par des artistes d’univers musicaux différents comme Katy perry. Au début des années 2000, il se lance dans la production cinématographique avec des films pour adultes, regroupés sous le nom de son premier titre « Doggy Style ». En parallèle, le public mainstream le découvre comme acteur dans « Bones », de Ernest Dickerson (2001) dans lequel il campe le rôle principal. Puis, dans « Baby boy », de John Singleton la même année. En 2012, il joue dans «Mac et Devin Go to high school » aux côtés de son neveu Wizz Kalifa. « Tha Eastsidaz », sorti en 2000, est son premier film en tant que producteur ; il est suivi de « The Wash »(2001) ; « Boss’n up » (2005) ; « Hood of horror » (2006) et de « Reincarnated » en 2012. Ce mois de décembre, la chaîne BET rend hommage à son travail cinématographique en diffusant chaque mardi un film du rappeur inédit, jamais distribué en France.
https://nofi.fr/2014/10/quand-le-hip-hop-sempare-des-medias/3089