Boss’n Up, le film « musical » de Snoop Dogg, a des allure de long clip vidéo de par son esthétique et la bande son prolifique qu’il contient. Ce film musical est inspiré de son septième album, R&G (Rhythm & Gangsta) The Masterpiece, sorti dans les bacs le 16 novembre 2004. Boss ‘n Up, est aussi le premier film produit par Snoopadelic Films, créée et dirigée depuis 2005 par Snoop Dogg. A l’occasion du cycle dédié à l’artiste sur BET tous les mardis à 22h, nous vous proposons notre critique.
Fidèle à l’univers Gangsta cher à Calvin Cordozar Broadus, Jr, alias Snoop D.O double G, le rappeur incarne Cordé Christopher, jeune caissier dans une supérette de seconde zone. Cordé n’est pas sans manquer de charme ni de magnétisme, des qualités qui se marient très bien avec son vif appétit pour la gente féminine, surtout lorsque l’on est fauché comme les blés. Les perspectives d’avenir semblaient très maigres pour le protagoniste avant qu’il ne fasse la rencontre d’Orange Juice (OJ), interprété par James Hawthorne, un pimp expérimenté qui deviendra son mentor.
Initié à la vie de proxénète, synonyme de luxe et de luxure par OJ, une sorte de père de substitution, Cordé intègre rapidement les connaissances de la rue et l’art du « pimpin‘ ». Puis, à l’instar de nombreuses tragédies grecques, le héros se verra obliger de choisir entre l’amour de sa vie, Chardonnay Allen, incarnée par la ravissante Shillae Anderson, et sa carrière de proxénète.
Outre Snoop Dogg et James Hawthorne, Boss’n Up met à l’affiche le rappeur d’Atlanta Lil Jon qui interprète le rôle de Sheriff, le propriétaire d’un club de strip-tease qui deviendra l’associé de Cordé.
S’il est vrai que la carrière cinématographique de Snoop Dogg est prolifique, il convient de rappeler qu’il est apparu dans bon nombre de navets. Beaucoup de fans n’ont par ailleurs pas pris leur place de cinéma pour aller voir The Wash ou Malibu’s Most Wanted uniquement pour soutenir le rappeur de Long Beach, de peur d’être déçus.
Avec Boss’n Up c’est différent. En effet, s’il l’on arrive à faire abstraction du fait qu’il s’ait de la glorification de l’exploitation sexuelle de jeunes femmes (qui semblent ravies), ce film propose de nombreuses choses intéressantes.
Tout d’abord, Le réalisateur Dylan C. Brown le scénariste et réalisateur du film, à particulièrement soigné l’esthétique. Il y a des plans inoubliables comme celui sur O.J. réfléchissant sur l’avenir de Cordé. Finalement, on a un film âpre et triste. Mention spéciale pour la scène de la chambre d’hôtel et les nuits parfaitement éclairées. De plus, loin d’être linéaire, le film est animé de flashs d’avenir bien calibrés, qui densifient quelque peu l’histoire. Notons aussi que Boss’n Up est construit comme un mélange de clip-vidéo et de film, ce qui lui donne une teinte unique et qui ravira les afficionados de Snoop Dogg. La bande-son du film (100% Snoop Dogg) est riche d’une vingtaine de sons rap teintés de Soul et de Funk joués durant les intermèdes musicaux. On retrouve des son devenus classique tels que :
- « Perfect » ft Pharell Williams et Charlie Wilson
- « No Thang On Me » ft Bootsy Collins
https://www.youtube.com/watch?v=Z8qSL9qi2gs
Il convient selon nous de revenir sur le jeu magistrale de Hawthorne James dans le rôle d’Orange Juice, dont les apparitions sont hautes en couleur. Snoop Dogg y est excellent et il restera pour nous dans le top 3 des rôles du rappeur. Certes, la justesse du scénario laisse quelque peu à désirer, mais au moins, on ne tombe ni dans la vulgarité, ni dans la violence gratuite (ce qui n’est pas évident pour ce genre de film).
Si vous ne l’avez pas encore vu n’hésitez pas, surtout si vous êtes amateurs de la musique de Snoop. Pour vous en convaincre, voici la bande-annonce du film :
https://www.youtube.com/watch?v=-hf8rSJQD2w
https://nofi.fr/2017/12/snoop-dogg-parcours-dune-legende-gangsta-rap/46423