Le terme « nègre littéraire » banni, désormais on parlera de « prête-plume »

Le ministère de la Culture a accepté d’abandonner l’usage de l’expression « nègre littéraire », au profit de celle plus poétique et appropriée de « prête-plume« .

Réminiscence du 18° siècle, à l’époque de l’exploitation des populations africaines, le terme de « nègre littéraire » fait référence à un auteur écrivant anonymement un texte pour le compte d’une autre personne, en général connue. En somme, « nègre » désignait, et désigne toujours, dans le langage courant, une personne anonyme dont le talent est exploité par une autre sans que la première n’en tire aucun profit. À une époque où la communauté noire monte au créneau lorsque des termes telles que de « singe » ou « bamboula » (par ce que ce serait à peu près acceptable), l’emploi d’un tel terme injurieux et négrophobe qu’il soit entre guillemets ou non, devenait totalement désuet. Désormais, ce vocable esclavagiste est en passe de disparaître, après l’action menée par le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN). Le ministère de la Culture adopte désormais officiellement l’emploi du terme « prête-plume« .

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Nelly Buffon, directrice d’une agence littéraire

Tout a commencé au mois de mars 2017, lorsque Nelly Buffon, directrice d’une agence littéraire à Paris, à pris contact avec le CRAN afin qu’il interpelle le ministère de la Culture sur l’utilisation de l’expression « nègre littéraire« . Sous l’injonction de l’association et après avoir pris contact avec Françoise Nyssen, la ministre de la Culture en charge depuis le 17 mai 2017 et le délégué général à la langue française ont donc décidé de jeter cette expression aux oubliettes comme l’indique le communique du Ministère concerné : 

« Considérant que le terme « nègre (littéraire) » est inapproprié pour désigner la fonction ou le métier d’écrivain de substitution, il est proposé, après consultation des membres de la Commission d’enrichissement de la langue française, d’employer le terme « prête-plume ». » [1]

Les professionnels de l’édition et des médias seront de plus fortement invité à tenir compte de cette recommandation et à  mettre de l’ordre dans leur usage « quelque peu » raciste de la langue française.

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Louis Georges Tin, président du CRAN

Louis George Tin a quant à lui à tenu a affirmé:

« A l’heure où la France débat de la nécessité de lutter contre le sexisme dans le langage, le Cran rappelle qu’il faut pareillement éradiquer le racisme dont le langage est malgré nous le vecteur. Il y a quelques semaines, le Cran menait bataille contre les statues colonialistes, il faut aussi lutter contre les mots colonialistes, qui finissent par formater et gangrener les esprits ». [2]

Même s’il s’agit là d’une avancée, cette dernière reste une goûte d’eau dans l’océan de mots et d’expressions douteuses qui traduisent les pensées les plus méprisantes. Le travail de purgation de la langue est loin d’être terminé.

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https://nofi.fr/2017/02/veritable-origine-terme-bamboula/35909

notes et références

[1] « Ne dites plus « Nègre littéraire » mais « prête-plume »« , la 1ere, publié le 16 novembre 2017

[2] « « Nègre littéraire le Cran obtient gain de cause auprès du ministère de la culture »« , le-cran.fr publié le 16 novembre 2017

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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