Le 3 novembre 2017 marque le 39e anniversaire de l’indépendance de la Dominique. À cette occasion, revenons sur la tragédie qui a frappé l’île en septembre dernier.
Retour sur une vision d’Apocalypse
Tout commença par des pluies battantes annonçant l’imminence d’un ouragan. Ces averses diluviennes provoquèrent de nombreux glissements de terrain sur la petite île de l’archipel des Caraïbes, tandis que les niveaux d’eau commençaient à augmenter dans l’après-midi du 18 septembre. L’ouragan Maria, considéré comme le pire désastre naturel des archives nationales, a touché la terre ce jour-là, aux alentours de 21 h 15. Un ouragan de catégorie 5 avec des vents pouvant atteindre jusqu’à près de 260 km/h.
Il s’agissait là des vents les plus violents n’ayant jamais atteint l’île. Maria balaya la toiture de quasiment tous les foyers, y compris la résidence officielle du Premier ministre Roosevelt Skerrit. Ce dernier dû d’ailleurs se faire évacuer d’urgence de la bâtisse que l’eau envahissait rapidement. En détruisant tous les services de téléphonie mobile, de radio et Internet, Maria coupa la Dominique du reste du monde. La situation demeura floue durant les quelques jours qui suivirent le passage de l’ouragan.
À la suite de l’ouragan, plus de 85% des maisons de l’île furent endommagées, dont plus de 25% complètement détruites, laissant plus de 50 000 habitants de la Dominique abri (sur un total de des 73 000). Après la destruction de milliers de maisons, de la plupart des supermarchés et du système d’approvisionnement en eau, de nombreux habitants se retrouvèrent en proie à la faim, la soif et sans-abris.
La Dominique a également été privée d’électricité et d’eau courante. Les réseaux d’égouts ont également été détruits ce qui a très tôt mis sur le premier plan les questions sanitaires. En effet, plusieurs cas de diarrhée généralisée et de dysenterie se sont manifestés.
Autre dégât, l’agriculture. Source vitale de revenus pour beaucoup de Dominiquais, elle n’est désormais plus praticable. La plupart des arbres ont été déracinés. Par ailleurs, la force motrice de l’économie, le tourisme, seront au point mort pour les prochains mois. Pour le Premier ministre Roosevelt Skerrit, aucun doute, Irma et Maria sont des signes du changement climatique qui constituent une menace pour la survie de son pays :
« Nier le changement climatique … C’est nier une vérité que nous venons de vivre. «
Une route dans la région de Roseau, jonchée de débris.
Beaucoup d’insulaires ont souffert de problèmes respiratoires à la suite de la dispersion de poussière provenant des débris. Des pluies légères, les semaines qui ont suivi Maria ont certes atténué ce problème, mais elles ont aussi ralenti les efforts de rénovation, en particulier la reconstruction des toits endommagés.
Grâce au Mécanisme d’assurance, la Dominique a reçu près de 19,2 millions de dollars sous forme de fonds d’urgence. De plus, L’USS Wasp, précédemment déployé à Saint-Martin pour aider aux opérations de secours après l’ouragan Irma, est arrivé à la Dominique le 22 septembre. Le navire transportait deux hélicoptères Sikorsky SH-60 Seahawk pour aider à distribuer les secours dans les zones difficiles d’accès.
À l’Assemblée générale des Nations Unies, le 23 septembre, le Premier ministre Roosevelt Skerrit a qualifié la situation de La Dominique d ‘ »urgence humanitaire internationale« . Le NCSM St. John’s de la Marine royale canadienne y a été envoyé sur demande du Premier ministre dominicain Skerrit.
Le Premier ministre avait exhorté les églises à encourager leurs coreligionnaires à héberger les personnes âgées et handicapées, dont beaucoup sont restées dans des structures endommagées malgré les dons de bâches du Venezuela, de la Palestine, de Cuba, de la Jamaïque et d’autres pays. Lorsque les écoles ont commencé à rouvrir le 16 octobre, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a signalé que la totalité de la population infantile de la Dominique (soit 23 000 enfants) demeurait vulnérable en raison de l’accès restreint à l’eau potable.
Le 3 novembre 2017 marquait le trente-neuvieme anniversaire de l’indépendance de l’île, sous le thème « Bâtir ensemble un avenir meilleur ». En effet, le 3 novembre 1978, le Commonwealth de Dominique accéda à l’indépendance et devint une république. La reine d’Angleterre n’y était plus le chef de l’État.
Dans un message pré-enregistré, le Premier ministre Roosevelt Skerrit a déclaré que la dévastation provoquée par l’ouragan Maria l’été dernier voulait dire que le pays avait été « renversé par la nature … mais en aucun cas mis KO« . Il a ajouté :
« Je pleure avec les familles, les amis et les associés qui ont perdu des êtres chers au cours de cette horrible nuit du 18 septembre jusqu’aux petites heures du 19 (…) Le meilleur hommage que nous puissions rendre dans leurs souvenirs est de créer un environnement bâti qui atténue les facteurs et les circonstances qui ont contribué à cette tragique perte de vie. »
A propos de l’ouragan Maria
- L’ouragan Maria s’est formé le 16 septembre 2017 et s’est dissipé le 3 octobre 2017.
- Ses vents les plus puissants ont soufflé à 280 km/h.
- Maria à causé 66 morts directes et 28 indirects (certains parlent de plus de 583 morts ou disparus).
- Les dommages causés par l’ouragan se chiffrent à un montant supérieur à 51,2 milliards de dollars.
- Outre la Dominique qui a payé un lourd tribut, la Guadeloupe et les îles Vierges américaines, Porto Rico, la République dominicaine, Haïti, les Îles Turques et Caïques, les Bahamas, les États-Unis du Sud-Est ont également subie la catastrophe.
https://nofi.fr/2017/09/histoire-de-saint-martin-lile-aux-multiples-facettes/43110