Le joueur jamaïcain de cricket Chris Gayle avait été accusé d’avoir montré ses parties intimes à la masseuse Leanne Russell et de lui avoir fait une proposition indécente. L’intéressé a remporté son procès en diffamation contre la société de presse australienne Fairfax Media, qui avait présenté l’allégation comme une véritable information.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Dans un précédent article consacré à Usain Bolt, je mentionnais le joueur de cricket jamaïcain Chris Gayle. En 2016, ce dernier avait causé la controverse en faisant des avances au cours d’une interview en direct à la journaliste Mel McLaughlin.
Si l’intéressé avait parfaitement assumé son attitude qu’il avait justifiée par la place prépondérante du flirt dans la culture antillaise, Gayle avait quelques mois au préalable été l’objet d’accusations autrement plus graves, qu’il avait cette fois-ci niées en bloc.
En 2015, après une session d’entraînement durant la Coupe du Monde de cricket, Leanne Russell, une masseuse travaillant pour l’équipe nationale des Indes Occidentales dans laquelle évoluait Gayle, l’avait accusé de s’être exhibé sexuellement devant elle avant de lui faire une proposition indécente. Alors que la masseuse entrait dans le vestiaire, Chris Gayle lui aurait demandé ce qu’elle y cherchait. Leanne Russell lui aurait répondu « une serviette ». Chris Gayle, nu à l’exception d’une serviette, l’aurait enlevée, exhibant son pénis, et demandant à Russell « c’est ça que tu cherches »?. Russell aurait répondu non en cachant son regard derrière ses mains avant de s’en aller et de « pleurer comme un bébé » durant plusieurs minutes.
En voyant à la télévision en janvier 2016 l’ ‘incident’ ayant opposé Mel McLaughlin et Chris Gayle, Russell aurait décidé de contacter une de ses connaissances travaillant chez Fairfax Media, un important groupe de presse australien pour dévoiler l’affaire.
Publiée comme une vérité par des journaux australiens, la version de Russell avait immédiatement été démentie par Chris Gayle, qui attaqua en diffamation le groupe Fairfax Media à l’origine de ces publications.
Le procès, qui a eu lieu en octobre 2017, se déroulait, suite à l’affaire Weinstein, dans un contexte de libération de la parole des femmes face au harcèlement et aux violences sexuelles.
Russell, qui a témoigné au procès, y a justifié défendu sa version en utilisant une rhétorique parfaitement cohérente avec celle qui anime actuellement les médias et les réseaux sociaux. Faisant référence à son expérience et à celle de Mel McLaughlin avec Gayle, Russell avait déclaré:
« On fait ressentir aux femmes qui travaillent dans ce secteur, que ce soit devant une caméra ou dans un vestiaire et ce sont les personnes comme Chris [Gayle, NDLR] qui décident si nous pouvons réussir ou non. »
Le 30 octobre 2017, le jury du procès, qui était composé d’un homme et de trois femmes a innocenté Chris Gayle après une délibération de moins de deux heures.
Un élément déterminant dans le verdict a semble-t-il été un nombre de messages Facebook envoyés à une amie et contenant des dénigrements proférés par Russell à l’endroit des joueurs de l’équipe des Indes Occidentales, notamment sur des textos de nuit qu’ils lui auraient envoyés et sur l’oisiveté de Chris Gayle. Bien que contemporains de l’incident supposé, aucun de ces messages ne fait mention d’une exhibition sexuelle de Gayle à l’endroit de Russell. Gayle, qui avait déclaré avoir désormais peur de se retrouver nu sous une serviette dans un vestiaire de peur de se voir à nouveau piégé de la sorte, s’est dit heureux du verdict.
En juin 2016, Gayle avait déjà manifesté son manque de confiance envers autrui après que la journaliste britannique Charlotte Edwardes l’ai accusé de lui avoir fait des avances sexuellement explicites lors d’une interview. Gayle s’était défendu de l’accusation, affirmant qu’Edwardes l’avait incité à tenir de tels propos.
https://nofi.fr/2016/10/usa-femme-reconnait-invente-quatre-violeurs-noirs/31277