Kemit Ecology est une jeune société camerounaise dont l’objectif est de transformer des ordures ménagères en du charbon écologique.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
La déforestation est en Afrique, notamment au Cameroun, un enjeu majeur. Le Bassin du Congo comprend en effet la plus vaste étendue boisée du monde après l’Amazonie. En cela, les forêts du Cameroun qui font partie de cet ensemble sont menacées de disparition. D’après des statistiques de 2008, le taux de déforestation annuel au Cameroun serait de 0,6%. Les raisons, multiples, incluent, l’exportation, l’utilisation du bois pour fabriquer des devises, pour fumer du poisson et pour cuire des repas.
C’est l’effet dévastateur de ces deux derniers facteurs sur les mangroves de Douala en 2011, qui a conduit un groupe de jeunes Camerounais à trouver des solutions alternatives pour produire des combustibles dans leur pays. Après une formation dans la production de charbon écologique en 2014, ils créent Kemit Ecology. Cette société récupère des déchets dans les marchés et les quartiers populaires de Douala et les transforment en charbon écologique.
Le nom de la société est vraisemblablement une allusion au nom de l’Egypte Ancienne, Kmt, qui signifie ‘le pays noir’ et qui s’écrit avec le signe représentant le charbon.
Bien que par manque de ressources, les débuts de l’entreprise eurent été difficiles, la qualité du concept et l’importance du projet a conduit son financement par des parties privées, puis publiques, avec le gouvernement du Cameroun. Ces ressources nouvellement acquises ont permis une amélioration et une augmentation considérable de la production. Alors qu’en 2015, Kemit Ecology ne produisait que 2 tonnes de charbon par mois, elle en produisait 15 en mai 2017 grâce à son nouvel équipement, une croissance que ses dirigeants espèrent être exponentielle.
La déforestation est un fléau qui menace l’existence de la forêt et par extension une perturbation de l’arrivée des saisons et du calendrier agricole qui pourraient conduire à la famine. Un défi qui apparaît toutefois à la portée des alchimistes (1) de l’équipe de Kemit Ecology, capables, comme leur nom l’indique, de transformer le matériau vil en ce qu’il y a de plus précieux.
(1) Le mot ‘alchimie’ est vraisemblablement dérivé du mot égyptien km.t via son descendant le copte et par l’arabe.
Pour en savoir plus:
www.kemitecology.com