Yanissa, un nouveau bijou dans l’industrie du RnB français

Plus connue sous le pseudonyme « Lil Contess », Yanissa se fait remarquer depuis quelques années sur les réseaux sociaux. A seulement 23 ans, la jolie chanteuse d’origine cap verdienne présente au public sa première mixtape intitulée « Yanissa ». En artiste libre et pleine d’assurance, elle fait partie de ces talentueuses et courageuses jeunes femmes qui veulent ressusciter le RnB français. Si vous ne la connaissez pas encore, vous ne pourrez bientôt plus échapper au phénomène.

Entretien avec un esprit libre.

A quel âge te lances-tu dans la musique?

Je chante depuis que j’ai 11 ans. J’ai commencé avec le gospel ensuite c’est devenu plus sérieux vers l’âge de 15 ans, lorsque j’ai intégré un collectif. Puis, j’ai fais mon petit chemin solo.

Tu es très jeune. Comment ont réagi tes parents?

Au début on a fait ça discrètement (rires). Pour le gospel ça allait mais après c’est vrai que  vers 13 ans, j’allais enregistrer en studio en cachette. J’avais peur qu’ils me disent non, donc je ne voulais pas prendre le risque. Ma sœur me couvrait. Quand c’est devenu plus concret et que j’ai eu un manager ça a tout de suite mis à l’aise mes parents ; ils ont vu que c’était structuré, qu’il y avait des gens sérieux derrière. A partir de là toute ma famille m’a soutenue.

Yanissa Crédit photo: Jeericho

Comment définirais-tu ton univers musical ?

Il est assez vaste. J’ai évidemment mes influences cap verdienne parce que j’ai baigné dans cette culture depuis l’enfance. Puis mes influences hip-hop et RnB. Dans ma mixtape, on retrouve des couleurs différentes. Ce que je fais reste quand même assez urbain mais je mélange tout ça et je chante aussi en portugais.

Aujourd’hui, il n’y a plus de rnb en France, ça ne t’as pas fait peur de te lancer dans cette voie?

Ça ne me fait pas vraiment peur, au contraire, je me dis tant mieux comme ça c’est nous qui allons relancer le truc. Après c’est sûr qu’avec ce vide, je me suis très tôt tournée vers les artistes américaines. Aujourd’hui ça revient en force et c’est cool parce que je me dis que je ne suis pas toute seule dans ce bateau, d’autres filles se battent pour revenir.

L’industrie musicale est-elle réceptive à ce come back ?

Elle n’est pas réticente en tout cas. Je pense que quand tu kiffe un son tu le kiffe. Lorsque j’ai présenté mes morceaux ils ont aimé donc ils ne sont pas posé la question de savoir si c’était du RnB ou non. Ça ne veut rien dire en réalité.

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Dirais-tu que la perception des chanteuses noires en France a changée depuis ?

Avec le mouvement afro trap c’est déjà plus simple. Le public et l’industrie sont plus ouverts à ces sonorités et nous donnent donc plus de visibilité. L’ethnique est en vogue. Surtout,  ça commence à s’ouvrir pour les filles parce que pendant un long moment ça été le désert. Aujourd’hui on revient, par exemple avec le projet diva, qui est un beau mouvement. On a voulu fédérer et montrer qu’on est là, qu’on existe dans ce business et autant que les mecs. Il y a Aya Nakamura, Awa Imani, toutes ces filles. On fait notre trou tranquille (rires).

Existe-t-il une rivalité entre vous ?

Pas du tout. Après  il y a toujours des filles qui cherchent les problèmes mais pour le projet Diva, c’est Barberish de chez Urban Hit qui nous a réunies. Il nous connaissait déjà toutes un peu séparément et sait qu’on est des filles sans histoires. Donc il nous a appelées pour faire un cypher. Au départ, on appréhende toujours un peu c’est normal, parce que les filles c’est compliqué. Mais finalement il n’y a pas eu d’ego. On a passé un bon moment, on se coachait les unes les autres. C’était magnifique. C’est toutes des filles en or.

Qu’est-ce qu’une chanteuse de RnB en 2017 ?

Je n’ai pas forcément  de définition exacte d’un artiste parce que j’estime que chacun est différent. Tout change par rapport à chaque époque. Sinon, la manière de poser et les sonorités ont évolué. Même dans les textes les filles sont un peu moins fleur bleue. On assume aujourd’hui nos positions et on revendique. Sur ma mixtape j’ai des morceaux où je parle de fête, d’alcool, avant c’était plus chez les mecs qu’on entendait ça. C’est cool d’avoir cette liberté. On l’a toujours eue mais je trouve qu’aujourd’hui les filles osent un peu plus. La société évolue bien pour les femmes,  pas encore assez vite mais plutôt bien.

Le public t’as connue sous le pseudo « Lil Contess », pourquoi as-tu choisis de revenir à ton identité civile ?

J’ai choisis ce pseudo quand j‘avais 15 ans. J’en avais parlé à mon manager qui avait trouvé l’idée bonne. Comme j’étais l’une des plus petites du collectif, on m’a surnommée « lil’ » comme chez les américains. J’y ai ajouté « Contess » pour faire référence à tout ce qui est féérique, un peu fantastique et aussi parce que je sais que parfois j’ai tendance à être un  peu froide, à paraître hautaine, un peu comme une comtesse. Alors qu’en réalité je ne le suis pas du tout (rires). Depuis peu j’ai repris mon nom civil, Yanissa, parce que je me suis rapprochée de mes origines. Au départ, je faisais beaucoup plus de rap et de RnB et maintenant je vais aussi vers mes influences lusophones. . C’est un héritage, j’ai la chance de parler ma langue. Donc je suis désormais moi.

Yanissa Crédit photo: Serkizii

Quelles sont tes inspirations ?

Drake, Beyoncé, Rihanna, Lauryn Hill, Bob Marley. J’aime beaucoup Eta James aussi, je suis tombée sur ses chansons quand j’étais petite et le film “Cadillac Records” m’a aussi emmenée vers ces chanteuses des années 1950.

Pourquoi as-tu décidé de sortir ce premier projet maintenant ?  

Les choses tu les ressens et pour moi c’était le moment de sortir cette mixtape. C’est mon premier projet donc c’est une sorte de présentation, voilà pourquoi je lui ai donné mon prénom. Elle est disponible sur toutes les plateformes. Mon clip « Sem para » est sorti il y a un mois et un autre sortira bientôt.

Les collaborations entre rappeurs et chanteuses, c’est quelque chose que tu veux voir revenir ?

Oui. Sur ma mixtape j’ai deux titres en featuring avec des rappeurs : «Ride » avec Joker, ancien membre de la MZ et « On fait les choses bien » avec Take a mic. Pour moi, la musique est un feeling. Avec un rappeur ou autre, l’essentiel c’est le partage. Certains artistes restent un peu trop solos et il faut comprendre qu’on est plus forts ensemble et qu’on peut faire des choses magnifiques.

Est-ce qu’aujourd’hui tu vis de ta musique ?

Oui, j’ai la chance de pouvoir m’y consacrer.  D’autant que je tiens à ma liberté artistique. J’y mets un point d’honneur. C’est aussi pour cela que j’écris beaucoup.

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Téléchargez la mixtape « Yanissa » ici:

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SK
SK est la rédactrice/ journaliste du secteur Politique, Société et Culture. Jeune femme vive, impétueuse et toujours bienveillante, elle vous apporte une vision sans filtre de l'actualité.

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