L’Union Africaine a annoncé la création d’une Zone de Libre-Échange Continentale

Par la voix de Mahamadou Issoufou, en charge du dossier, l’Union Africaine a annoncé samedi 1er juillet 2017, à Addis-Abeba la création d’une Zone de Libre-Échange Continentale. Ce projet audacieux devrait voir le jour d’ici la fin de l’année.

Mahamadou Issoufou, président de la République du Niger, avait été désigné par les chefs d’États membres de l’Union Africaine (UA) afin de superviser la mise en place de la Zone de Libre-Échange Continental (ZLEC). Ce projet ambitieux pour ne pas dire nécessaire, a vu le jour en janvier 2012, lors de la 18e session ordinaire de la Conférence de l’Union Africaine [1]. En juin 2015, le projet avance véritablement et une feuille de route est fixée. Il a fallu attendre la 31e session du Conseil exécutif de l’UA, samedi 1er juillet 1017 à Addis-Abeba pour que la création de la ZLEC soit rendue officielle [2].

Mais qu’entend-on par Zone de Libre-Échange Continental, au juste ? Il s’agit en fait de la volonté de réunir :

  • le Tripartite Free Trade Area (TFTA)
  • le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA)
  • la communauté d’Afrique de l’Est (CAE)
  • la communauté de développement d’Afrique australe (SADC)
  • la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)
  • la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
  • l’Union du Maghreb Arabe
  • la communauté des États Sahélo-Sahariens

En clair, il s’agit de regrouper en un bloc continental les 54 États membres de l’Union Africaine. Voilà la tache pharaonique que doit accomplir Mahamadou Issoufou, en charge du dossier. Malgré les inquiétudes de bon nombre « d’experts », le chef de l’État nigérien reste fin communiquant :

« Nous pouvons mettre fin au paradoxe d’une Afrique qui regorge d’énormes ressources naturelles et dont les populations sont les plus pauvres du monde, une Afrique exportatrice de matières premières sans aucune transformation et dont les pays sont victimes de la détérioration des termes de l’échange, une Afrique dont la contribution au commerce mondial est marginale.» [3]

union africaine réunion
l’union africaine

Selon l’Union Africaine, cette coopération économique africaine doublerait le volume des échanges continentaux, de 14 à 28 %, un profit annuel pour le continent africain qui s’élèverait à près de 35 milliards de dollars. Une formidable source de revenu non-négligeable lorsque l’on connaît les défis que l’Afrique doit relever. Cette zone de libre-échange devrait théoriquement être lancée en 2017, même si cela semble une entreprise difficile à conduire. Le Commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’Union africaine, Albert Muchanga, joue la carte de la confiance :

« Nous sommes convaincus que nous aurons un marché intégré et commercialement viable à la fin de cette année. » [3]

VOUS AIMEREZ AUSSI : Notes et références :

[1] Créé le 25 mai 1963, dans le cadre de la ratification de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), la Conférence de l’Union africaine, est l’organe suprême de l’Union Africaine. Elle se compose des chefs des États membres l’UA.

[2] « L’Afrique entame la négociation de sa zone de libre-échange continentale« , International Centre for Trade and Sustainable Development, publié le 29 février 2016

[3] « L’Union Africaine promet le libre-échange continental avant la fin de cette année 2017« , agenceecofin.com, publié le 2 juillet 2017

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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