« Loba » est une association de jeunes français qui entre autres activités, œuvre depuis quelques mois auprès des femmes et filles violées et mutilées au Kivu. Loba joint ainsi son action au travail du Docteur Denis Mukwegue.
Bolewa Sabourin est un trentenaire franco-congolais passionné de danse. Après avoir consacré plusieurs années de sa vie à conseiller et façonner de jeunes leaders politiques français, il est revenu à ses premières amoures, la danse, en changeant son rapport à cette discipline sportive et exigeante. Convaincu des bienfaits que lui apporte l’expression corporelle, il a décidé de mettre ce savoir au service de la reconstruction psychologique des femmes meurtries. Pas n’importe lesquelles, celles qui sont les premières martyrs de la guerre qui déchire le Kivu, dans l’est de la république démocratique du Congo.
C’est en 2016 que Bolewa Sabourin fait la rencontre du docteur Denis Mukwegue, samaritain et réparateur de la féminité, lors d’une conférence à Paris. Auparavant, il avait effectué un long voyage dans le pays de son père, le Congo, pays dans lequel il a grandi, à la rencontre de ses racines et de ses souvenirs. Aussi, c’est spontanément qu’il s’interroge sur la façon dont il peut contribuer, à son échelle. En effet, le docteur s’occupe de l’aspect anatomique de la chose, mais qu’en est-il des blessures psychologiques de ces victimes ? A la tête de la Fondation Panzi, Mukwegue accueille volontiers les bénévoles prêts à rejoindre la lutte pour la préservation de l’humanité.
A partir de là, tout s’enchaîne. Bolewa monte un plan d’action, articulé autour de la danse, qui, libératrice peut être un premier pas vers la reconstruction. Le programme « Re-création », à comprendre dans les deux sens du terme. Avec deux amies, une journaliste et une photographe, il décide de se rendre au cœur du conflit pour travailler avec ces femmes autour de leur image, leur permettre de dire leur mal par le mouvement, les photographier, les filmer. De retour depuis quelques semaines, Bolewa et l’association « Loba », (« Loba » signifie parler en lingala) ont lancé l’opération « Panzi Dance challenge » sur les réseaux sociaux.
http://nofi.fr/2017/05/kivu-violee-pillee/38537
Le but ? Inciter les internautes à reproduire une chorégraphie simple, élaborée par les protégées de Denis Mukwegue, en se filmant. Une stratégie en vue de sensibiliser un maximum de personnes. L’équipe est à Paris pour quelques mois et repartira d’ici quelques mois afin de poursuivre son action au cœur du massacre.