Congo Na Paris posait le défi ambitieux de créer un salon entièrement dédié à la culture congolaise . Non pas seulement pour ce qu’on lui connaît déjà, à savoir la musique et la sape, mais surtout pour revaloriser l’image de cette diaspora qui, au-delà des apparences, est aussi un véritable vivier de réussites, de détermination, d’inspiration. En somme, le Congo autrement. Pour ceux qui n’ont pas pu y assister , NOFI vous propose un petit rattrapage.
Le week-end du 27 et 28 mai, Congo Na Paris a établi ses quartiers en plein coeur de la capitale française, au Pan Piper (XIème arrondissement). L’événement s’est ouvert sur une session de tables rondes. Si le premier sujet portait sur la citoyenneté, le débat autour du « Leadership au féminin » était très attendu.
Cette table ronde présentait un panel soigneusement concocté par les organisateurs. En effet, on y retrouvait cinq entrepreneures, toutes issues d’univers très différents dont Rachel Banza, co-fondatrice de l’enseigne Elikya Beauty (au milieu); Sandrine Ebene De Zorzi fondatrice de la marque Ébènestand (la première en partant de la gauche); Grâce Makelela Ntumba (la deuxième en partant de la droite). Toutes ont retracé leur parcours, pas toujours simple, pour inspirer et créer l’envie chez les autres femmes, femmes d’origine africaine, femmes de la diaspora congolaise, femmes tout simplement, de mener leur projet jusqu’au bout et de se construire elles-mêmes leur propre constellation de possibilités. Parmi les nombreux conseils et encouragements, on peut retenir qu’il faut:
« s’affranchir de certaines personnes pour mieux avancer dans ses projets »,
ou encore, concernant l’éducation financière,
« Éduquez-vous financièrement afin de savoir gérer vos dépenses lors de la réalisation de votre projet»,
le soutient de la communauté pour pouvoir créer un vrai écosystème entrepreneurial :
« Il faut travailler sur la solidarité, pour pouvoir donner de la force à la communauté »
Enfin, savoir faire de bons choix de consommation.
La table ronde de clôture, qui se tenait le dimanche 28 mai, portait sur la » Congolisation du rap ». Animée par Wesley Samba, elle comptait les participations de Binetou Gassama Sylla, Sindanu Kasongo Seenda, New Escobar Macson et Benji des Neg’Marrons. Il était question du renouvellement des artistes dans le Rap, parmi les hommes et femmes d’origine congolaise. Ainsi, le choix du lingala dans les textes et l’introduction de sonorités du bassin du Congo ont été abordés. Il en est surtout ressorti qu’aujourd’hui, les auditeurs pouvaient sentir dans les morceaux de cette nouvelle école, la volonté de mettre en avant le patrimoine musicale et la culture congolaise de manière générale. En démontrent les styles de nombreux artistes tels que Youssoupha et Maître Gims.
http://nofi.fr/2016/04/lhumour-a-la-congolaise-un-business-bankable/27797
Autour de ces débats, l’événement comptait un espace permanent dédié à la mode et à l’entrepreneuriat. Plusieurs exposants y étalaient leur activité, comme ce fut le cas de Richesse Immobilière, du tout nouveau média en création Zaidoirie ou encore de l’association Congo Synergie club. Un autre espace était entièrement dédié aux enfants avec des animations comme le dessin de portraits-robots ou le coin lecture avec des livres en français, lingala, Kikongo et swahili. Evidemment, le Congo ne pouvait être à Paris sans sa gastronomie. Pour notre plus grand plaisir, un bataillon de mamans, en soutien, ont méticuleusement cuisiné des mets succulents, incontournables de la gastronomie congolaise. Le pondu traditionnel, le riz, les poissons et brochettes. La seule chose qu’on ne peut pas vous reconstituer, en tout cas, vos papilles ont raté quelque chose !
http://nofi.fr/2014/10/business-portrait-de-rachel-banza-beauty-entrepreneuse/3008
Pour cette première édition, le pari a été tenu, avec une mention spéciale pour l’originalité et le courage d’avoir voulu s’attaquer au grand chantier de ce que représente la « marque Congo », en dehors des clichés. Congo Na Paris était l’occasion de rencontrer des nouvelles générations qui se donnent corps et âme pour entreprendre et donner une visibilité positive à la communauté et de la communauté. Avec plus de 1600 visiteurs, on peut parler de franc succès. Les curieux et les passionnés qui ont osé faire le pas n’ont pas eu tort, c’est d’ailleurs le ressenti de l’équipe Congo Na Paris, à l’initiative du salon, dont la seconde édition se tiendra prochainement. En bonus, voici un mot de l’organisatrice, Charlotte Kalala:
« Pendant 2 ans, nous avons travaillé le projet. Ce n’était pas facile, sur le chemin nous avons eu des déceptions, des abandons, des échecs, on ne nous a pas fait confiance. On me disait que j’étais têtue mais notre amour pour le Congo à été bien plus fort et notre détermination nous a emmenés à cette première édition. C’est le fruit de beaucoup de travail et de sacrifices mais je suis fière de l’avoir organisé. Pour la prochaine édition, on parlera un peu du côté business et j’ invite les intéressés à nous contacter après le 30 Juin, date officielle du lancement de la deuxième édition. «
A tous les retardataires et les conquis, voici une nouvelle chance de rejoindre l’aventure Congo Na Paris ! Restez connectés pour ne rien rater cette fois-ci 😉