Selon une ONG suisse, la France exporte en Afrique de l’atrazine, un herbicide interdit d’utilisation sur son territoire depuis 2003.
« Il pourrait exister un impact néfaste d’une exposition pendant la grossesse à l’atrazine sur la croissance intra-utérine, et ceci à des niveaux faibles de contamination environnementale. Ces résultats sont potentiellement préoccupants pour les populations des pays dans lesquels l’utilisation de l’atrazine est encore autorisée (États-Unis, Brésil, Chine). « [1]
L’atrazine est aussi, toujours selon l’INSERM potentiellement responsable de certains cancers de la prostate ou du sein. Pour des raisons sanitaires évidentes, les herbicides contenant de l’atrazine ont donc été interdit à la commercialisation dès le 30 septembre 2002, mais aussi interdit d’utilisation depuis le 30 juin 2003. En 2004, l’Union européenne (UE) interdit elle aussi l’atrazine sur son sol.
Cependant selon l’Agence européenne des produits chimiques [2], le ministère de l’environnement français a tout de même autoriser l’exportation de 142 cargaisons d’atrazine vers de nombreux pays « en voie de développement » dont le Cameroun, le Soudan, l’Éthiopie, le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso ou encore la Côte d’Ivoire.
Public eye, qui se veut être une ONG œuvrant pour un monde plus juste en améliorant les relations politiques et économiques entre la Confédération suisse et les pays du « Tiers-monde », accuse la France dans son rapport de mai 2017, de violer la convention de Bâle [3] qui interdit :
« l’exportation de déchets dangereux et d’autres déchets dans les Parties qui ont interdit l’importation de tels déchets »
« [des] substances dangereuses qui ont été frappées d’interdiction […] dans les pays de production pour des raisons de protection de la santé humaine ou de l’environnement ».
Rappelons que ces pesticides causent chaque année la mort de près de 200 000 personnes par intoxication aiguë.
Notes et références :
[1] Herbicides : des effets néfastes chez les femmes enceintes, inserm.fr, publié le 14 mars 2011
[2] L’Agence européenne des produits chimiques est une agence communautaire créée le 18 décembre 2006 dont l’objectif est notamment de contribuer à garantir un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement.
[3] La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements trans-frontières de déchets dangereux et de leur élimination est un traité international conçu afin de réduire la circulation des déchets dangereux entre les pays. Notamment éviter le transfert de déchets dangereux des pays développés vers les pays en voie de développement.
[4] La Convention de Bamako s’inspire de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements trans-frontières de déchets dangereux et de leur élimination et la complète dans l’objectif de s’adapter aux pays en développement d’Afrique.