L’administration Trump a mis un bémol au programme de Michelle Obama, visant à promouvoir une alimentation plus saine dans les cantines scolaires américaine avec moins de sel, de graisses et de sucre.
Aux États-Unis, l’obésité est l’un des problèmes de santé les plus récurrents. En effet, en 2008, le pays de l’Oncle Sam avait un taux d’obésité de 33,8 % pour les adultes et de 17 % pour les enfants. En 2008, à l’arrivée du couple Obama à la Maison Blanche, le nombre d’enfants obèses s’élevait à 12,5 millions. [1].Le taux d’obésité en Amérique du nord est donc parmi les plus élevés au monde.
Si l’on s’intéresse plus particulièrement à la composante noire de la population américaine, le taux d’obésité pour les afro-américains adultes était, quant à lui de 36,9%, en 2010 [2].
Afin de remédier à ce problème de santé publique, l’ex-première dame, Michelle Obama, avait lancé la campagne Let’s Move! (« Bougeons! » en français) en 2010. Ce programme visait à réduire l’obésité et à favoriser un mode de vie sain chez les enfants, avec pour objectif de la faire retomber à 5% chez les enfants à 5 % d’ici 2030 [3].
Michelle Obama encourageait la jeunesse américaine à pratiquer régulièrement une activité physique. Afin de promouvoir une meilleure alimentation, Let’s Move! sensibilisait également le public à la nutrition. Il était aussi (et surtout) question de transmettre de bonne habitudes alimentaires aux écoliers dans les cantines scolaires.
Plus que du simple blabla ou qu’une campagne publicitaire classique, le Programme Let’s Move! de Michelle Obama c’était notamment :
- La mise à jour par le ministère de la Défense de ses normes nutritionnelles pour inclure plus de fruits frais, de légumes, de grains entiers, de viandes maigres et de produits laitiers faibles en matières grasses.
- Une collaboration avec l’Association américaine de tennis pour construire ou rénover plus de 6 200 terrains pour les enfants dans tout le pays, enregistrer plus de 250 000 enfants pour compléter leurs PALA et former 12 000 entraîneurs pour aider les enfants à apprendre le tennis.
- Plus de 5 000 écoles qui respectent désormais des normes élevées en matière de nutrition et de remise en forme.
- Un partenariat avec 157 hôpitaux pour offrir des options plus saines aux patients et aux cafétérias sur place.
S’il est question du programme Let’s Move! au passé, c’est tout simplement parce que L’administration Trump n’a pas vu cela du même œil. En effet,l’initiative de Michelle Obama va ralentir la cadence, à cause d’une histoire de budget dit-on. Le jour de la Fête du travail le United States Department of Agriculture [4] a annoncé qu’il procéderait à des réforme donnant aux écoles américaines une « plus grande souplesse« , tout en évitant que les garnements ne jettent leurs brocolis ou leurs épinards à la poubelle.
S’il est vrai que l’impact exact qu’a eu Let’s Move! sur la petite baisse du taux d’obésité que l’on a constaté entre 2008 et 2015 est incertain, le programme de Michelle Obama avait au moins le mérite d’imposer des restrictions sur les quantités de sel et les laits sucrés et imposait d’augmenter la quantité de céréales complètes dans les repas scolaires.
Sonny Perdue, l’actuel ministre américain de l’agriculture, a estimé que la saine alimentation des écoliers américains revenait trop chère. Le chiffre de 1,2 milliard de dollars sur les 5 dernières années a été évoqué. Une somme prise en charge par les districts scolaires et les états. Pour l’homme politique Républicain, sans les règles de nutrition drastiques de Let’s Move! de Michelle Obama, les enfants mangeront avec plus d’enthousiasme et ne jetteront plus leurs repas.
« Si les enfants ne mangent pas la nourriture, et que ça se retrouve dans les poubelles, ils ne reçoivent aucune nutrition, compromettant ainsi l’intention du programme »
Ironie de l’Histoire, cette mesure de l’Administration Trump a été annoncée le même jour où l’Université Johns Hopkins à publié une étude tendant à prouver que les Etats-Unis économiseraient des dizaines de milliards de frais médicaux en poussant la jeunesse à manger mieux et à faire plus de sport.
Manger sainement au pays de Ronald McDonald n’est vraiment pas une mince affaire.
http://nofi.fr/2017/03/obesite-perdre-du-poids-1ere-partie/36041
Notes et références :
[1] « Les pays du monde des plus obèses sur Forbes.com »
[2] « Accomplishments – Let’s Move! »
[3] CDC 2012. Summary Health Statistics for U.S. Adults: 2010. Table 31, page 107.
[4] Le département de l’Agriculture des États-Unis est le ministère américain chargé de penser et d’appliquer la politique fédérale en matière d’agriculture, d’alimentation et de forêt.