Alors que Kinshasa était déjà la 3ème zone urbaine d’Afrique après le Caire et Lagos, elle dépasse désormais Paris et devient la plus grande mégalopole francophone du monde.
La langue officielle de la République démocratique du Congo, dont Kinshasa est la capitale, est le français. Selon le rapport de l’ONU, « Les villes du monde en 2016 « , Kinshasa et ses 12,1 millions d’habitants au 1er juillet 2016, est officiellement la plus grande ville francophone du monde bien que le Lingala reste la lingua franca des kinois du quotidien [1].
« Kin la belle » est de plus, la capitale du pays francophone le plus peuplé du monde, la République démocratique du Congo, où environ 24 millions de personnes (40% de la population congolaise) parlent français (essentiellement comme seconde langue) [2]. D’ailleurs, si vous avez eu l’opportunité de vous rendre à la capitale, vous avez pu remarquer que le français est la langue des entreprises, des administrations, des écoles, des journaux et des télévisions. La langue du colonisateur est aussi la langue écrite prédominante.
Le français de Kinshasa diffère des autres variantes africaines de la langue française, il a des influences wallonnes, en raison de la colonisation belge. En raison de sa présence répandue à Kinshasa, la population kinoise s’est appropriée le français qui a fini par devenir une langue locale, avec sa propre prononciation et des mots locaux empruntés majoritairement au Lingala. Il est très fréquent que les Congolais mélangent le français et le Lingala, ou alternent entre les deux selon le contexte. Un phénomène que l’on entend fréquemment dans les œuvres musicales d’artistes congolais. Par exemple, le terme cadavéré signifie brisé, usé, épuisé ou mort. C’est la prononciation locale du mot français cadavre. Le mot cadavéré a notamment été popularisé en raison de l’engouement pour la musique congolaise en Afrique :
« Quand viendra la guerre mondiaux
Tout le monde cadavéré
Quand la balle siffle, il n’y a pas de choisir
Si tu ne fais pas vite changui, mon chéri, ho!
Cadavéré
Avec le coup de matraque
Tout à coup, patatras, cadavéré
Ta femme cadavérée
Ta mère cadavérée
Ton grand-père cadavéré
Ton père cadavéré
Tes enfants cadavérés. » [3]
Selon l’ONU, la RDC comptera 124 millions d’habitants en 2030, c’est-à-dire près de 2 fois plus que la population de la France hexagonale (68 millions). Kinshasa, quant à elle, devrait atteindre les 20 millions d’habitants, et devenir ainsi l’une des plus grandes mégapoles du monde.
Cette évolution va de paire avec le boom démographique de l’Afrique francophone et de ses capitales. Outre Kinshasa, Abidjan avec ses 5 millions d’habitants est devenue la 3ème ville francophone du monde. Viennent ensuite Dakar, la capitale sénégalaise avec 3,7 millions de citadins puis Casablanca et ses 3,5 millions d’habitants. La langue du colon français semble avoir le vent en poupe au grand dam des partisans du retour aux langues africaines. Qu’ils se rassurent, le lingala, le kikongo, le kiswahili ou le tshiluba ne sont pas près de disparaître… Et c’est tant mieux.
Note et références :
[1] « Populations Of 150 Largest Cities In The World ». World Atlas. 7 Mars 2016
[2] « La Francophonie dans le monde 2006-2007 « publié par l’Organisation internationale de la Francophonie en 2007
[3] Zao « Ancien combattant « , 1984