Le président du Conseil représentatif des Français de l’Outre-mer, Jean-Michel Martial, a adressé une lettre ouverte à l’électorat ultramarins, dans laquelle il l’enjoint à voter pour Emmanuel Macron. Un courrier rédigé à quelques jours du second tour, après une mobilisation record au profit de la candidate du Front National, Marine Le Pen, dimanche 23 avril.
« Qu’on ne s’y trompe pas, même maquillé ou déguisé, le Front National est, et restera un parti d’extrême droite. »
Dans sa lettre ouverte, Jean-Michel Martial a rappelé l’essence du parti nationaliste, pour qui, autrefois, les Dom et les Tom n’avaient aucune sympathie. En effet, le père d’abord puis, la fille Le Pen, avaient plusieurs fois été refoulés ou contraints d’annuler leur visite dans ces territoires, à cause de manifestations virulentes de la population. Le CREFOM, qui lutte pour l’instauration d’une égalité réelle des conditions de vie entre l’hexagone et l’Outre-mer, ne voit pas dans le parti de la candidate un allié pour la paix et la convergence au sein de la République. Aussi, il appelle fermement à voter pour le fondateur de « En Marche », Emmanuel Macron, dimanche prochain.
Voici la lettre :
« Le CREFOM a
pris acte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Après 2002, c’est la deuxième fois
qu’un parti d’extrême droite se trouve représenté au deuxième tour. Le CREFOM alerte sur la gravité de la situation. En Outremer comme dans l’hexagone, rejetant les deux grands partis classiques de droite et de gauche, les français ont envoyé un message clair à ceux qui depuis 1958 (naissance de la Vème république) régissent la vie politique française. Parmi eux ils sont quelques huit millions à avoir exprimé leur mécontentement en votant FN. En Outremer, ce vote sans précédant est en contradiction flagrante avec celui du temps où les ultra-marins interdisaient à Jean-Marie Le Pen, leader du front national d’alors, de poser le pied sur leur terre. Les ultra-marins auraient-ils tant changé ? Non, cependant ils expriment leur mécontentement et leur besoin de changement. Leur
vote est révélateur du malaise qui mine les rapports des gouvernements successifs avec les Outremer. Il traduit le trop fréquent déphasage qui existe entre l’offre politique et la réalité de ces bouts de France de l’au delà des mers; un déphasage qui génère un raz le bol et qui fait le lit des extrêmes. Il exprime le sentiment que les Outre-mer sont considérés par le monde politique comme une variable d’ajustement et que leurs demandes relayées par leurs hommes politiques sont perçues comme des caprices d’enfants gâtés trop peu reconnaissants des efforts que la nation engage pour eux…
Les actions entreprises par le gouvernement actuel sont jugées
insuffisantes, voire trop tardives au regard des urgences et des besoins. Cette élection présidentielle est perçue comme un temps de sanction. Le futur président aura pour responsabilité de maintenir la paix sociale dans les territoires et départements d’Outremer. Il est nécessaire qu’il s’implique fortement afin de poursuivre l’action en faveur de « L’Ègalité Réelle » et de la prise en compte des problématiques particulières des Outremer. « L’obligation de moyen » qui a pu endiguer les grèves en Guyane, l‘établissement et le respect de critères d’évaluations de l’application de la loi EROM sont une nécessité. Le Crefom rappelle qu’à cette heure des inégalités flagrantes persistent et de nombreuses questions restent posées. S’il reste arc bouté sur les valeurs républicaines universelles inscrites dans son ADN le CREFOM saura se montrer vigilant sur le respect des engagements de l’état vis à vis des Outremer.
Mais avant la mise en
place de de ces dispositifs il y a nécessairement le vote. Qu’on ne s’y trompe pas, même
maquillé ou déguisé, le Front National est, et restera un parti d’extrême droite. Un parti qui ne défend pas les valeurs qui ont fait de la France un pays que toutes de démocraties ont pris pour exemple. Les valeurs qui ont conduit Félix Eboué à rallier le général De Gaulle et engager nombre de pays d’Afrique aux côtés des forces alliées.
« Liberté, Egalité, Fraternité » ne sont pas de vains mots, c’est accepter d’avoir pour devise la plus grande ambition qu’une société des hommes puisse porter.
C’est l’idéal de » laFrance des lumières ». Un idéal à défendre au nom de l’ambition que nous
voulons pour l’Homme et pour l’histoire que nous construisons ensemble, quels que soient les contextes économiques, sociaux et culturels. Cet idéal est juste car il grandit la personne humaine. La peur, le repli sur soi organisé, le rejet de l’autre, le refus de le considérer comme son prolongement nécessaire ne sont que le terreau de la haine et de la violence.
Le CREFOM, attaché aux valeurs de la République, est
soucieux de l’unité nationale. Il appelle à voter massivement le dimanche 7 mai 2017. Inquiet du taux d’abstention record au 1er tour des élections présidentielles dans les Départements, Collectivités et Territoires d’Outremer, le Conseil Représentatif des Français d’Outremer (CREFOM) en appelle à la mobilisation. L’Outremer français est le vivant exemple du vivre ensemble, il doit repousser le « chant des sirènes » de l’extrême droite et faire barrage aux idées extrêmes de Marine Le Pen.
LA SEULE ALTERNATIVE EST DE VOTER POUR EMMANUEL MACRON. »
Jean-Michel MARTIAL