Mickael Mancée, leader du collectif « 500 frères », a officiellement annoncé sa démission mardi 18 avril au soir, à nos confrères de Outre-mer 1ère.
« On n’était pas amenés à travailler ensemble », a déclaré Mickaël Mancée, le chef de file du mouvement face aux caméras. Selon lui, les méthodes choisies par l’ensemble des militants du groupe, dont le blocage des ronds points stratégiques, ne sont finalement pas une façon efficace de se mobiliser. Cette agrégation d’hommes Guyanais, saisis par un ras-le-bol sur fond de blessure sociale, avait en effet été spontanée. Les « 500 frères » s’étaient réunis pour dénoncer et lutter contre la délinquance. Aujourd’hui, le leader rend la cagoule et n’a pas annoncé ce qu’il ferait après ce retrait inattendue.
« Ça ne veut pas dire que le combat s’arrête »
Mickaël Mancée a toutefois tenu à préciser que « la mobilisation doit continuer ». Il ne quitte donc pas la lutte à proprement parler mais seulement ses fonctions de membre au sein du collectif. Une annonce qui peut inquiéter en ce qu’elle renforce le vent de d’usure qui menace d’affaiblir le mouvement. En effet, les autorités françaises, qui avaient refusé l’enveloppe de 2.5 milliards d’euros initialement exigée par le Guyane pour son développement, la résorption de l’immigration et l’amélioration des conditions de vies de la population; joue la montre, comptent sur l’essoufflement du combat. D’autant la requête est depuis passée à 3.1 milliards d’euros. Il y a deux semaines, certains guyanais laissaient exprimer leur lassitude face à cette situation de paralysie du pays. Quoiqu’il en soit, la grève se poursuit et l’idée d’une action lors de la présidentielle, dont le premier tour se tiendra dimanche 23 avril, reste une alternative plus qu’envisageable pour une partie des militants.