Le gouvernement sud-africain avait pour intention de quitter la CPI, qu’il juge discriminatoire envers les nations africaines. Toutefois, la Cour Suprême en a décidé autrement.
La Haute Cour sud-africaine a jugé «inconstitutionnelle et invalide» la décision du gouvernement de claquer la porte de la Cour Pénale Internationale. L’institution semble pourtant poursuivre un agenda néo-colonial en Afrique, où est basée la plupart de ses enquêtes.
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Souvenez-vous, l’Afrique du Sud, la Gambie et le Burundi avaient annoncé leur intention de quitter la CPI. L’Union Africaine avait de plus appelé au retrait massif des Etats membres de la Cour pénale internationale lors de son dernier sommet. Cependant, le Nigéria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Faso, la Tanzanie, la Tunisie, le Cap-Vert, le Botswana et le Tchad souhaitent rester membres. En outre, le président de la Gambie, Adama Barrow, a déclaré que son pays en resterait membre.
Le clash entre « La Nation Arc-en-ciel » et la CPI date de l’affaire du retour du président soudanais Omar El-Bechir en 2015. L’Afrique du Sud avait alors refusé de le mettre en état d’arrestation, malgré le mandat d’arrêt de la CPI dont il faisait l’objet. Le juge Phineas Mojapelo de la Haute Cour a déclaré :
« La décision du Cabinet de remettre l’avis de retrait … sans approbation préalable du Parlement est inconstitutionnelle et invalide ».
Cette décision vient freiner les velléités d’émancipation du président Jacob Zuma. Mais l’Afrique du Sud n’a pas dit son dernier mot. En effet, le ministre de la Justice Michael Masutha a fait savoir la ferme intention du gouvernement de « divorcer » avec la cour. Pour Masutha, renoncer au Statut de Rome, le traité de 1998 instituant le tribunal de La Haye, est un engagement politique. Ce dernier à ajouté que le gouvernement déciderait lui-même comment procéder à ce retrait, n’excluant pas de faire appel de cette décision.