Le président ivoirien Alassane Ouatara a congédié les chefs de l’armée, de la police et de la gendarmerie paramilitaires. Ces renvois font suite à une mutinerie armée qui a paralysé le pays pendant deux jours.
Les soldats ivoiriens ont initié une révolte vendredi 6 Janvier, à Bouaké, la deuxième ville du pays. En effet, tôt le matin des soldats on fait feu au lance -roquette. Ils exigeaient l’augmentation de leurs salaires ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail. La mutinerie s’est propagée jusqu’à la capitale économique, Abidjan. Là-bas, les soldats ont réquisitionné le quartier général de l’armée. Il y eut aussi plusieurs protestations dans d’autres villes ivoiriennes telles que Man, Daloa, Daoukro, Odienne ou encore Korhogo.
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Le président Alassane Ouattara s’est adressé à la nation ivoirienne, via la télévision nationale samedi 7 Janvier au soir pour annoncer un accord :
« Je confirme que j’ai accepté de prendre en compte les exigences des soldats sur les primes et les meilleures conditions de travail »
Dans le même temps, il a clairement manifesté sa désapprobation vis-à-vis de la rébellion en déclarant :
« Cette manière de revendiquer n’est pas appropriée. En effet, elle ternis l’image de notre pays après tout nos efforts de développement économique et de repositionnement diplomatique »
Voici la vidéo de l’allocution d’Alassane Ouattara :
Cet accord prévoit l’amnistie pour les mutins. Le ministre ivoirien de la Défense, Alain-Richard Donwahi, qui a négocié avec les soldats à Bouaké, a été détenu pendant 2 heures samedi dernier. Cette mutinerie a ranimée la crainte du peuple ivoirien d’une nouvelle flambée de violence, comme ce fut le cas pendant 10 ans, durant la guerre fratricide qui secoua le pays jusqu’en 2011.
Il est a noter que certains des mutins sont d’anciens rebelles qui ont rejoint l’armée régulière après le conflit. Rappelez-vous, les rebelles en partance de Bouaké s’étaient emparé d’Abidjan en 2011, aidant M. Ouattara à s’emparer du pouvoir après que son prédécesseur, Laurent Gbagbo (jugé par Cour Pénale Internationale) a refusé d’accepter la victoire du candidat validé par l’ancienne puissance coloniale française lors après le scrutin.
Lundi 9 Janvier, le cabinet présidentiel à déclaré que le chef de l’armée, le Général Soumaila Bakayoko, le Commandant de la gendarmerie Gervais Kouassi ainsi que le Directeur Général de la police Bredou M’Bia avaient été relevés sur-le-champ de leurs fonctions, sans en préciser la raison.