En 1906, les Zulu du Natal se révoltèrent contre les autorités britanniques. Cette rébellion fut menée par le chef du clan amaZondi, Bambatha kaMancinza qui s’opposa aux nouvelles taxes auxquelles on voulait les assujettir.
Après les deux guerre anglo-boer de la fin du XIX° siècle, les employeurs britanniques du Natal (KwaZulu) avaient du mal à recruter des ouvriers agricoles noirs. Les autorités coloniales introduisirent alors un impôt d’ 1 £ supplémentaire à la taxe sur les huttes. L’objectif de cet impôt était de pousser les zulu a travailler pour l’envahisseur britannique. Bambatha, qui dirigeait environ 5 500 guerriers, résista farouchement au paiement de cette nouvelle taxe.
Les forces de l’ordre furent dépêchées par le gouvernement colonial afin de percevoir la taxe dans les districts récalcitrants. En Février 1906, deux officiers de police britanniques furent assassinés près de Richmond, dans le KwaZulu-Natal. En réponse à ce crime, la loi martiale fut décrétée, ce qui obligea le chef Bambatha kaMancinza à fuir. Il se réfugia au nord chez le Roi Dinuzulu. Ce dernier lui apporta son soutien tacite et les logea lui et sa famille dans une de ses fermes royales.
De retour chez lui, dans la vallée de Mpanza, Bambatha découvrit avec surprise que le gouvernement du Natal l’avait déposé en tant que chef. Son oncle, Magwababa, plus conciliant avec les autorités britanniques avait été installé comme nouveau chef. Bambatha décida alors de rassembler ses plus fidèles guerriers et mena une série d’attaques de guérilla, utilisant la forêt de Nkandla comme quartier général. Après plusieurs victoires, les troupes coloniales, sous le commandement du colonel Duncan McKenzie, entreprirent de mettre un terme à l’insurrection zulu en lançant une expédition armée à la fin d’Avril 1906.
Gandhi, qui était en Afrique du Sud à cette époque, souhaitait que les indiens combattent l’Empire britannique comme force de réserve, le conflit les opposant aux rebelles de Bambatha. A la manière d’un Blaise Diagne, Gandhi pensait que servir les britanniques légitimerait leurs revendications à une pleine citoyenneté. Les Britanniques, cependant, ne voulaient pas que des indiens servent en tant qu’officiers. Néanmoins, ils acceptèrent l’offre de Gandhi de laisser un détachement d’Indiens se porter volontaire comme un corps de brancardier. Ce corps de 21 soldats indiens fut commandé par Gandhi lui-même. Il écrivit à ce sujet dans l’Indian Opinion :
« Si seulement le gouvernement réalisait que la force de réserve est gaspillée, il s’en servirait et donnerait aux indiens l’occasion d’un entraînement approfondi pour la guerre ».
Le corps expéditionnaire britannique réussit tant bien que mal à encercler les rebelles à Mome Gorge. Malgré le courage et les brillantes stratégies guerrières de Bambatha, la victoire britannique dans cette bataille déséquilibrée était inévitable. Il y avait une trop grande disparité technologique entre les 2 belligérants. Au lever du soleil, les soldats coloniaux firent feu à la mitrailleuse et au canon, sur des rebelles principalement armés de sagaies traditionnelles et de boucliers en cuir de vache.
Bambatha fut décapité sur le champ de bataille; Cependant, beaucoup de ses partisans croyaient qu’il était encore vivant, et sa femme refusa d’aller à son enterrement. L’allié principal de Bambatha, un aristocrate zulu de 95 ans, Inkosi Sigananda Shezi du clan amaCube (cousin et quasi contemporain du roi Zulu Shaka), fut capturé par les troupes coloniales et mourut quelques jours plus tard.
Entre 3 000 et 4 000 Zulu pérrirent au cours de la révolte. Plus de 7 000 d’entre eux furent embastillés et 4 000 autres fouettés. Le roi Dinizulu fut, pour avoir soutenu la rébélion, arrêté et condamné à 4 ans de prison pour trahison.
La rébellion de Bambatha restera dans l’Histoire comme l’une des dernières résistances armées contre le colonialisme britannique. C’est en son honneur que le célèbre Dj du Bronx et fondateur de la Zulu Nation, Kevin Donovan, changea son nom en Afrika Bambaataa !