Dominique Siby: « Je n’ai pas cassé les codes, je fais les codes à ma manière. »
Dans l’industrie de l’ultra-luxe, on retrouve la marque Felio Siby, du gabonais Dominique Siby. Le jeune entrepreneur a bâti une affaire prospère à Miami, aux Etats-Unis, où il s’est installé après ses études et possède une boutique depuis 2015. Textile, maroquinerie, horlogerie. Aujourd’hui, la griffe Siby fait partie du cercle très fermé des sponsors de Formule 1 .
NOFI vous emmène à la rencontre d’un homme résolument ambitieux, qui a su pénétrer le monde quasi-hermétique du faste, pour y occuper une place incontournable.
Depuis quand êtes-vous installé aux Etats-Unis ?
Je suis installé aux Etats-Unis depuis 15 ans. Je suis né et j’ai grandi au Gabon pour ensuite tomber amoureux de Miami, parce que c’est comme l’Afrique, au niveau du climat, mais en plus développé. Quand on est jeune on a le rêve américain en tête. J’ai terminé mes études et j’ai eu la possibilité de mener des projets entre les Etats-Unis et l’Afrique, d’abord dans la musique en tant que compositeur. Comme je ne perçais pas, j’ai arrêté.
Comment est née la marque Felio Siby ?
Avec mon père, nous avions le projet de créer une marque de vêtements sport chic et casual. A son décès en 2006, je l’ai finalement lancée sous le nom de Felio Siby , pour lui rendre hommage. Dès le départ je voulais faire du luxe. Notamment parce que si tu fais du mass market comme les autres, tu es forcé de produire de très grandes quantités. Comme j’utilisais du cuir pour faire les poches des jeans, c’est de là que j’ai commencé à fabriquer des sacs. D’abord des sacs pour hommes puis, les femmes en ont demandé. Pour elles, je me suis fait aider et j’ai ensuite lancé la production de modèles féminins. Ils sont tous produits en Italie, comme pour les autres grandes marques. Il y a un an, je me suis également lancé dans la joaillerie. J’ai toujours eu envie de faire des montres, ainsi avec ces créations, je suis entré dans l’ultra-luxe.
Avec qui avez-vous démarré cette aventure ?
J’ai commencé seul. Aujourd’hui l’entreprise compte en 30 et 50 personnes avec des gens à Paris et un peu partout dans le monde, auxquels viennent s’ajouter des collaborateurs. Je veux garder une entreprise à échelle humaine, toujours dans cette idée de contrôler la qualité et la fabrication. Felio Siby est une entreprise familiale.
Dans quelle gamme de prix se situe-t-on ?
Pour les sacs, entre 3000 et jusqu’à 50 000 dollars. En dehors des fabrications spéciales. Par exemple, j’ai une pièce unique faite en croco et en poussière d’or 24 carats qui avoisine les 100 000 dollars.
Le milieu du luxe est-il difficile à pénétrer ?
Rien n’est facile, il faut se lancer. Si tu veux copier les autres, oui c’est difficile mais moi je me suis lancé dans quelque chose de spécial. Je n’ai pas cassé les codes, je fais les codes à ma manière, j’apporte cette chaleur que les gens aiment et qui s’éloigne des simagrées des codes habituels. Ma marque c’est tout un univers, elle regroupe plusieurs produits et c’est beaucoup de travail.
Diriez-vous qu’il y a plus d’opportunité pour votre activité aux Etats-Unis qu’ailleurs ?
Oui, il y a plus d’opportunités aux Etats-Unis mais ce n’est pas suffisant. C’est difficile de s’insérer, ce sont les produits qui doivent parler d’eux-mêmes. Il faut se poser la question de savoir comment on veut amener les choses. Aujourd’hui, on vit dans un monde de consommation donc, la communication est très importante. Surtout avec l’essor des réseaux sociaux avec lesquels tout est instantané.
Envisagez-vous l’Afrique comme un marché pour votre activité ?
Bien sûr. Les Africains sont de très grands consommateurs de luxe. Ils dépensent plus de 4 milliards par an dans ce secteur. L’Afrique est un marché sur lequel je me dois d’être et où je veux être parce que c’est la marque d’un enfant du pays. J’aimerais avoir un ambassadeur ou une ambassadrice africaine, même si jusqu’ici ça s’est avéré compliqué.
Comment avez-vous réussi à introduire Felio Siby dans le monde très fermé du sponsoring de Formule 1 ?
La formule 1 est un univers que je connaissais déjà, il a donc été plus facile de m’y créer un réseau personnel. Les montres Felio Siby sont le partenaire de l’écurie « Force India » et du coureur brésilien Felipe Nasr. Nous avons également le tennisman Tomas Berdych et le basketteur NBA des Miami Heats, Goran Dragic, qui a dédicacé une des montres. Pour Force India, par exemple, c’est une de mes connaissances qui a fait la connexion. Pour Tomas Berdych, c’est mon assistant qui s’en est occupé. Au départ, certains pensaient que je ne cherchais qu’à côtoyer des gens célèbres mais ils se sont vite rendu compte que le train était en marche depuis un moment. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui demandent une collaboration. La Formule 1 c’était un rêve ; voir le nom de ma marque sur une voiture, ça vaut tout l’or du monde. Je vouais également pénétrer le milieu du tennis parce que c’est un sport élitiste, qui colle avec le luxe et le basket, c’est parce que je suis aux Etats-Unis et que je vis à Miami donc, c’était presque obligatoire.
Comment se fait le choix des ambassadeurs ?
Avant de faire signer quelqu’un j’effectue une recherche parce que ces ambassadeurs ne sont pas des porte-manteaux. Ils portent les valeurs de la marque donc, il faut impérativement qu’il y ait une cohérence entre elle et l’image du sportif. Felio Siby est un mode de vie.
Quelles sont les valeurs de la marque ?
La qualité des produits, être différent des autres, être unique. L’idée c’est de se démarquer, de faire partie d’un cercle fermé. C’est d’ailleurs pour cela que nous faisons des éditions limitées, à travers lesquelles je peux produire des exemplaires uniques.
Quelles sont vos actualités ?
La montre Goran Dragic doit sortir en janvier 2017. Felio Siby sera également présent aux Grands prix de la Formule 1 à Monaco et Singapour. Pour le reste, nous avons actuellement une boutique physique à Miami et comptons nous étendre dans d’autres villes américaines et à l’étranger. Je veux être dans les endroits les plus importants au monde.
Retrouvez les créations Felio Siby sur le site internet.