Le différend des deux rappeurs Chris Brown et Soulja Boy se réglera dans un combat de boxe télévisé.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Le différend sur les réseaux sociaux entre Chris Brown et Soulja Boy avait commencé le 3 janvier 2017. Le second avait ‘liké’ une photo de l’ancienne compagne de Brown Karrueche Tran avant que les deux rappeurs n’échangent, durant quelques jours, des invectives via posts et vidéos interposés. Soulja Boy avait semble-t-il décidé de mettre un terme au conflit le lendemain en s’excusant publiquement de l’incident. C’était sans compter sur le flair du bien-nommé Floyd ‘Money’ Mayweather, qui, percevant une opportunité financière à travers ce clash a offert aux deux musiciens de régler leur différend sur le ring. Les deux rappeurs ont ainsi annoncé, le 6 janvier 2017, leur participation à un combat de trois rounds l’un contre l’autre. Il sera télévisé via le système du paiement à la demande. Pour faire monter la hype semble-t-il, d’autres célébrités ont été associées à l’événement. Après Floyd Mayweather, ce sont les noms du boxeur et showman Adrien Broner et de Mike Tyson qui ont été évoqués pour entraîner Brown et Soulja Boy respectivement. Malgré un contrat signé ce casting aux noms ronflants, il faut reconnaître que tout cela ne fait pas très sérieux. Alors que Chris Brown pesait environ 82 kilos avant d’en prendre 15 lors de son passage en prison en 2014, Soulja Boy ne semble pas ‘boxer dans la même catégorie’ que son adversaire au sens propre comme au sens figuré. Il a ainsi demandé, dans une video, aux internautes de lui donner des conseils afin de gagner du poids pour atteindre la catégorie de poids de Brown. Il aurait pu y penser avant de signer le contrat.
A quand un combat Morandini vs Fogiel ou Quarteron vs Booba?
Les combats de boxe entre célébrités sulfureuses et télédiffusés via le paiement à la demande sont une tradition aux Etats-Unis. De là, ils ont notamment été importés en Allemagne.
Sans que l’adoption de telles pratiques ne marque un quelconque progrès socio-culturel, on peut se demander pourquoi ce genre de programmes n’est pas encore parvenu à s’importer en France. En effet, le ‘clash’ via les réseaux sociaux, qui le précède parfois, a parfaitement intégré la culture médiatique française. On notera que contrairement aux Etats-Unis et à l’Allemagne où la boxe rassemble encore un grand nombre de téléspectateurs, celle-ci ne rassemble que peu de passionnés en France. En outre, le paiement à la demande qui pourrait rentabiliser ce genre d’événements, n’est pas une tradition ancrée en France. Aux Etats-Unis, ces programmes sont généralement investis par des célébrités ostracisées ou déchues (anciens repris de justice, actrices porno à la retraite, etc.) et des personnalités souhaitant conserver un statut d »intellectuel’ comme Marc-Olivier Fogiel et Jean-Marc Morandini n’auraient à gagner à y participer. En ce qui concerne le rappeur Booba et nombre de ses rivaux virtuels, notamment Patrice Quarteron, il semble que les invectives et autres ratonnades soient plus conformes à leur manière de régler leurs comptes. Mais puisque celles-ci sont inspirées des comportements des rappeurs américains, on peut s’attendre à ce que si la pratique de combats de boxe télévisés entre rappeurs se généralise et se crédibilise comme un type de règlement de compte ‘honorable’ dans la culture hip-hop US, cette pratique s’importe en France, comme c’est souvent le cas. Les chaînes de télévision françaises, trop orientées ‘High Culture’ ne serviront probablement pas de support à ce genre de manifestations. Reste alors les réseaux sociaux, que les spectateurs susceptibles d’être intéressés par de tels combats fréquentent de toute manière plus que la télévision.
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