Il était temps ! Afro Fiction est un collectif de professionnels de l’audiovisuel qui a pour but de connecter les afropéens dans le milieu du cinéma français. Un réseau qui rassemble de véritables opportunités pour toutes celles et ceux qui s’y rêvent artisans. Afro Fiction a vocation à former et orienter ces talents de la communauté vers des carrières durables pour inverser la courbe désastreuse de la représentativité des Noirs dans l’industrie française du 7ème art.
Le collectif Afro Fiction a été initié par Matthieu Jubely, scénariste, réalisateur et comédien ; et de Corinne Wellong comédienne et auteure. Le duo a ensuite été rejoint par d’autres volontaires expérimentés du domaine. Comme le soutient l’équipe : « Afro fiction est la rencontre de talents et d’expériences au service de la valorisation du travail des afros dans l’audiovisuel » dans le but de « renforcer leur poids décisionnaire ». Une volonté de faire les choses par soi-même, bienvenue, à l’heure où la courbe de représentativité des minorités ethniques dans le cinéma français accuse de très mauvais chiffres.
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Ainsi, en ce début d’année 2017, le collectif démarre en grandes pompes avec un calendrier bien chargé. Moyennant une somme modique, il sera possible d’assister à des master class , des cours personnalisés. De participer à des concours de productions cinématographiques, les chronofilms Afro Fiction, et même de se voir remettre un prix. ! La constitution du comité de lecture, qui est actuellement en cours de finalisation, favorisera une étude distanciée, par des points de vue divers, des synopsis proposés par les postulants. Il a vocation à révéler les talents de l’écriture.Enfin, l’association propose à ses adhérents de bénéficier des conseils de professionnels de renom tels que Raoul Peck, Eriq Ebouaney, Sébastien Onomo, Firmine Richard ou encore Jean-Claude Barny, qui ont accepté de parrainer ce grand projet.
Il était temps !
Dans les années 1970, aux Etats-Unis, la communauté afro-américaine s’est organisée pour revaloriser l’image des Noirs dans le cinéma. On assistait alors à l’essor d’une industrie : la Blaxploitation. Ainsi, le public découvrait sur grand écran des fictions réalisées, produites et portées par des Noirs qui en incarnaient cette fois les rôles principaux. Il n’était plus question d’être les faire-valoir des têtes d’affiches blanches mais, de se représenter avec professionnalisme et dignité. En France, bien que le mouvement n’ait pas pris la même ampleur, les Noirs en ont tout de même été influencés. Des réalisateurs et des acteurs se sont regroupés pour tenter de raconter eux-mêmes leurs histoires, en contournant laborieusement l’obstacle de la distribution. Le système étant encore frileux à soutenir des œuvres trop colorées, en dehors des comédies et des clichés inhérents aux Noirs. Il s’agit encore de cinéma indépendant, plus difficile à financer et à défendre. Pourtant, aujourd’hui, les cinéastes et les acteurs revendiquent ce droit à l’image en nous offrant désormais des productions visibles réalisées, interprétées et mêmes produites par des Noirs telles que récemment « Le Gang des Antillais ». Afro Fiction existe justement pour favoriser cet essor afin que les afro-descendants ne soient plus les laissés pour compte du secteur. Il était temps ! Une interjection qui prend d’autant plus de sens qu’elle sert de titre à la fiction promotionnelle du collectif.
Vous pourrez découvrir la troisième partie de « Il était temps » sur les réseaux sociaux du collectif jeudi 12 janvier.
Vous pouvez dès à présent rejoindre Afro Fiction et suivre les actions en vous inscrivant ici.