Nollywood a littéralement envahit les écrans africains et la toile du monde entier. Un cinéma libre de toute règle de bienséance, ce qui le rend réaliste et continue de faire son succès. Mais, savez-vous comment est née cette industrie ?
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On parle de « Nollywwod » pour désigner l’importance du cinéma nigérian, qui est devenu une véritable industrie. La deuxième en termes de production après Bollywood.
Ce qui est aujourd’hui un business lucratif, a commencé dans les rue de Lagos, capitale du Nigeria et plus grande ville africaine. Les revendeurs de cassettes vidéo à la sauvette rivalisaient d’ingéniosité (dans le piratage) pour fourguer leur matériel aux passants. Dans les années 1990, ce commerce s’accroît à cause du contexte politique et social.
En 1990, le Nigeria est soumis à la dictature de Sani Abacha (1993-1998). La télévision ainsi que la presse sont muselés pour n’être qu’au service du pouvoir militaire. De nombreux techniciens (cadreurs, monteurs, vidéastes,…) sont renvoyés. Ces nouveaux chômeurs viennent alors grossir l’effectif des revendeurs à la sauvette. Néanmoins, cette mésaventure va permettre à nombre d’entre eux d’exprimer leur créativité. Ils se mettent ainsi à tourner leurs propres productions, qu’ils enregistrent sur des cassettes VHS, sur d’autres films.
Les prémices de l’industrie Nollywood sont alors posées. Le lieu d’achat et le mode de production rudimentaire déterminent la consommation des nigérians en audiovisuel. En effet, le cinéma n’ayant pas pris essor dans la culture du pays et les salles étant rares, les films nollywoodiens sont d’abord exclusivement réalisés en DVD. Tant de DVD qu’il est difficile de les quantifier. Dans les années 2000, les productions cinématographiques, à proprement parler, se démocratisent.
Malheureusement, le piratage demeure une problématique auquel le cinéma Nollywoodien doit faire face. Qu’il s’agisse de grosses productions destinées au cinéma ou à la vidéo, la vitesse de piratage d’un produit peut être inférieure à une semaine suivant le bouclage du film. D’ailleurs, la plupart de ces oeuvres disponibles sur internet ont été diffusées illégalement.
L’industrie Nollywood se caractérise par de faibles budgets de productions (environ 10 000 euros pour un film), des tournages rapides (une dizaine de jours en moyenne), une finalisation rapide du produit (montage) et le caractère prolifique de ces films. Environ 200 films par mois sont produits. Enfin, son succès tient également à langue utilisée, l’anglais, qui facilite l’exportation et le rayonnement à l’international.
L’organisation des films Naija en industrie a permis l’avènement de plateformes de diffusion normalisées. Ainsi, des chaînes de télévision locales comme Iroko Tv, des chaînes spécialisées françaises telles que Nollywood Tv et des événements autour du folklore Naija tels que la Nollywood Week permettent au public de s’attacher au Naija Lifestyle.
