Par Youdssouph Bodian. Ce n’est pas encore le parfait amour entre l’opposition sénégalaise et le président de la République. Ce, malgré la récente retrouvaille entre le président Sall et certains membres de l’opposition significative regroupés au sein du Front pour la défense du Sénégal / « Manko Wattu Sénégal » en Wolof. Une rencontre qui devait faciliter les rapports entre opposition et pouvoir, mais cela semble peine perdue.
La coalition de l’opposition a adressé ce mardi une deuxième lettre au chef de l’Etat pour lui demander d’apporter personnellement des précisions sur le dossier de l’exploitation du pétrole et du gaz naturel qui a fini de polluer l’atmosphère politique au Sénégal. Cela depuis que d’importants gisements de ces ressources naturelles ont été découverts sur les côtes sénégalaises.
Dans sa missive, l’opposition demande au président Maky Sall d’éclairer les sénégalais après la sortie de son ministre de l’énergie, qui a affirmé que les sociétés Petro-Tim Limited et Petroasia Resources avaient les capacités techniques et financières requises pour exécuter le contrat de recherche signé avec Petrosen (Société des pétroles du Sénégal). L’autre exigence de l’opposition est de savoir pourquoi le gouvernement du Sénégal a prolongé le contrat de recherche tout en sachant que Petro-Tim Limited et sa maison-mère Petroasia Resources, n’ont pas honoré leurs engagements financiers. Le Front de l’opposition veut aussi savoir pourquoi le Gouvernement a renoncé, par deux fois, à exercer son droit de préemption, ouvrant la voie à Timis Corporation qui se retrouve finalement avec 30% du gaz naturel du Sénégal, soit 135 milliards de mètres cubes. Le Front pour la Défense du Sénégal exige également que le président de la République donne des informations claires sur les vrais actionnaires de Timis Corporation.
Une autre préoccupation majeure formulée dans sa lettre, c’est de savoir si le président était au courant du mandat délivré à son frère Aliou Sall, le 23 mai 2012 pour créer Petrotim-Sénégal. Alors qu’un simple bureau de représentation aurait suffi comme le recommande l’article 48 du contrat de recherche. Le FLS n’a pas manqué d’émettre des doutes en se demandant si le gouvernement a défendu au mieux les intérêts du peuple dans la gestion du pétrole et du gaz découverts dans le pays.
Manko Wattu Senegal dit attendre des réponses rapides et précises à ses interpellations. Cette lettre est la deuxième après celle du 3 novembre dernier, qui portait sur les contentieux électoraux à six mois des élections législatives.
Par Youssouph Bodian