Le Saviez-vous ? Depuis 2010, une directive du Conseil européen autorise les statistiques ethniques.
Depuis 2010, une directive du Conseil européen autorise les statistiques ethniques. Cependant, la réglementation très stricte qui encadre ces études est si contraignante qu’elle rend la directive quasiment inutile. Par exemple, elle interdit la réalisation de traitements de données à caractère personnel faisant apparaître directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques des personnes. L’introduction de variables de race ou de religion dans les fichiers administratifs est également proscrite. Enfin, l’interdiction s’applique aussi au répertoire d’identification des personnes physiques. Les statistiques ethniques étaient jusqu’ici , en droit, interdites à cause de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen qui interdit toute forme de discrimination liée à la race. Pourtant, la pratique est utilisée dans certaines grandes surfaces telles que Louis Vuitton, qui répartissent leurs recettes en parts, en fonction des différentes la communauté ethnique qui consomment leurs produits. Tout cela dans le but d’adapter le marketing à l’ethnie qui dépense le plus d’argent dans les boutiques de la marque. Dans le cinéma français, on établit également des statistiques ethniques pour connaître la part des rôles attribués aux ressortissants de chaque groupe (91 % de rôles secondaires pour les Noirs en France).
Cette directive remet donc en lumière la complexité, voire la schizophrénie de nos institutions . Car, punir la discrimination, et donc la discrimination raciale, implique évidemment que ces races existent belle et bien et que l’on fait d’ores et déjà une différence entre elles.