La marque d’équipements sportifs américaine avait affiché sa satisfaction après l’élection de Donald Trump et à la fin du mandat de Barack Obama. Elle a depuis tenté tant bien que mal de calmer les boycotts d’anti-Trump et les revendications de néo-nazis.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Le 9 novembre 2016, la marque américaine de sportswear New Balance faisait part de son contentement à l’élection de Donald Trump. A travers un message adressé à la journaliste du Wall Street Journal Sara Germano, ils ont déclaré :
« L’administration Obama nous a fait la sourde oreille. Et franchement, avec l’élection du Président Trump, nous pensons que les choses vont aller dans la bonne direction ».
https://twitter.com/germanotes/status/796479327911247876?ref_src=twsrc%5Etfw
A la vue de ce tweet, de nombreux internautes américains ont réagi. Ceux-ci étaient vraisemblablement toujours sous le choc de l’élection de celui qu’ils estiment être un bigot. Une campagne de boycott de la marque a ainsi été lancée sur le net. Elle était notamment basée sur des photos de chaussures de la marque dans des poubelles ou brûlées, a été lancée. De nombreux Noirs y ont pris part.
— austin (@uglytrashboy) November 10, 2016
A l’autre bout de l’échiquier politique, les actions ne se sont pas faites attendre. Andrew Anglin, le fondateur du site néo-nazi Daily Stormer a décrété New Balance comme étant la ‘chaussure de l’homme blanc’. « Il est temps de se ranger avec New Balance, maintenant. Leur action courageuse en a fait la marque officielle de la Révolution Trump » a-t-il déclaré.
Ces débordements sont malheureusement basés sur des propos pris hors contexte. New Balance a ainsi tenu à clarifier sa position.
« As the only major company that still makes athletic shoes in the United States, New Balance has a unique perspective on trade and trade policy in that we want to make more shoes in the United States, not less, » the statement reads. « New Balance publicly supported the trade positions of Hillary Clinton, Bernie Sanders, and Donald Trump prior to election day that focused on American manufacturing job creation and we continue to support them today. »
En tant que seule marque qui continue à fabriquer des chaussures de sport aux Etats-Unis, New Balance a une perspective unique à propos du commerce et de la politique commerciale. En effet, nous souhaitons fabriquer davantage de chaussures aux Etats-Unis et non pas moins ».
New Balance faisait en fait référence au Trans-Pacific Partnership. Cet accord commercial favorisait la fabrication de produits américains en dehors du territoire.
« New Balance a soutenu publiquement les prises de position commerciales d’Hillary Clinton, de Bernie Sanders et de Donald Trump. Elles favorisaient la création d’emplois aux Etats-Unis avant cette élection et nous continuerons à les soutenir. »
Afin de calmer les ardeurs néo-nazies, les intéressés ont aussi nié toute approbation d’une quelconque forme de bigoterie.
« New Balance ne tolère ni la bigoterie, ni la haine, sous aucune forme que ce soit. Un de nos représentants a récemment été interrogé sur la politique commerciale.
Sa réponse a été citée hors de son contexte. New Balance est une entreprise vieille de 110 ans comptant cinq usines aux Etats-Unis et des milliers d’employés dans le monde entier de toutes les races, de tous les sexes, de toutes les cultures et orientations sexuelles. C’est une société basée sur des valeurs. Elle croit en l’humanité, l’intégrité, la communauté et le respect mutuel des peuples dans le monde. Nous avons toujours et nous continuerons à être dévoués à fabriquer nos produits aux Etats-Unis. »
Outre le fait que ces propos aient été pris hors de contexte, on peut se demander si les débordements liés à cette affaire ne sont pas dus autant au soutien de New Balance à Trump qu’au soutien à un Blanc ‘bigot’ et son opposition à un Noir comme Obama. Ils sont en tous cas très symptomatiques de la tension raciale aux Etats-Unis.