Nice Nailantei Leng’ete, championne de la lutte contre l’excision

Nice Nailantei Leng’ete est une jeune activiste maasaï du Kenya.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

Née en 1991 dans le petit village de kimana en pays maasaï au Kenya, Nice Nailantei Leng’ete est très tôt orpheline, perdant ses deux parents en 1997 et 1998. Elle passe alors son enfance d’un foyer à un autre. A l’âge de huit ans, elle est envoyée dans un internat. Elle y fait la connaissance de personnes d’autres horizons. Celles-ci lui font comprendre que l’excision n’est pas obligatoire. Ceci contrairement à la culture maasaï traditionnelle où l’excision est un rite de passage nécessaire pour qu’une jeune fille devienne une femme.

Témoin des séquelles-parfois mortelles- de certaines des filles entre 9 et 12 ans de sa communauté à cause de leur excision, elle fugue à deux reprises de son foyer. La première fois, après avoir marché près de 20 kilomètres avec sa soeur, elle est battue et menacée de représailles par un oncle s’il devait l’y reprendre. Elle décide alors de fuir une seconde fois pour se rendre chez son grand père. Elle lui explique qu’elle ne souhaite pas être excisée et parvient, par sa détermination, à le convaincre. En 2008, à l’âge de 12 ou 13 ans, elle se forme avec une ONG, AMREF, afin de pouvoir mieux lutter contre l’excision.

Il est traditionnellement  interdit, pour une femme de s’entretenir avec les chefs de la communauté. Toutefois Nice parvient non seulement à leur parler mais aussi à les convaincre de changer l’une de ses fondations les plus solides mais aussi l’une des plus destructrices. Il s’agit du rite de passage des jeunes filles vers l’âge adulte. Avec l’aval de certains des anciens de son village et l’appui de l’AMREF, elle fait la promotion de rites de passage alternatifs. Dans cette initiation de trois jours, le moment phare n’est plus l’excision. Place est même faite à un moment d’éducation sur les méfaits de l’excision et sur l’importance de l’éducation.

Une interface vers une autre facette de son activisme, car la jeune femme, qui était la seule femme de sa communauté à avoir reçu une éducation secondaire, est particulièrement attachée à la lutte pour l’éducation des femmes et aussi contre les mariages forcés. En 2016, plusieurs centaines de jeunes filles avaient reçu cette initiation alternative, peut- être de près ou de loin grâce à Nice et à son impulsion.
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