Mais au fait, d’où vient le drapeau panafricain ?

Rouge pour le sang versé sur l’autel de la libération noire pour les fils et filles d’Afrique disséminés à travers le monde et vert pour les richesses naturelles dont regorge la Terre-Mère. Telle est la signification du drapeau panafricain régulièrement brandit en signe de résistance à l’oppression négrophobe. Mais qu’elle est son histoire ? Qui en est l’initiateur ? Nous vous proposons à travers cet article de répondre à ces questions. 

Par Franswa Makandal. C’est le 13 Août 1920, lors de la première convention de l’une des plus emblématique organisation afro de tous les temps, l’UNIA-CL du visionnaire Marcus Garvey (Universal Negro Improvement Association and African Communities League) que le drapeau panafricain fut introduit. En effet, l’article 39 de la « Déclaration des droits des peuples nègres du Monde » le valide officiellement comme l’étendard de l’homme et de la femme noire du continent et de la diaspora mus par un idéal d’autodétermination. 

Ce que peu de gens savent, c’est que la conception de notre bannière tricolore (bien plus « swag » que la leur) est en réalité un bras d’honneur en direction de Will A. Heelan et de J. Fred Helf deux chanteurs à la petite semaine, qui dans une de leurs chansons avaient affirmé : « Chaque race a un drapeau, sauf le Coon » [Nègre, Ndlr]. Le chantre du panafricanisme que fut Marcus Garvey se félicita d’ailleurs de la création de la libération noire en déclarant :

Montrez-moi la race ou la nation sans drapeau, et je vous montrerais une race de gens sans aucune fierté. Oui ! Dans la chanson et le mimétisme, ils disent, « Chaque race a un drapeau, sauf le Nègre ». C’est tellement vrai ! Oui ! Mais ils disaient cela de nous il y a quatre ans. Ils ne peuvent plus le dire aujourd’hui…. 

"Chaque race à un drapeau sauf les nègres"
« Chaque race à un drapeau sauf les nègres »

Véritable symbole du nationalisme noir et de la libération africaine à travers le monde, le rouge, le noir et le vert sont pour tout individu Noir et Fier un emblème de l’exaltation de la fierté de soi. Il servit même de modèle à de nombreux pays africains ou caribéens tels que le Kenya de Jomo Kenyata, le Malawi le drapeau indépendantiste martiniquais ou encore de Saint-Kitts-et-Nevis, qui à travers celui-ci ont certainement voulu marquer leur adhésion ou leur proximité avec les enseignements panafricains de Marcus Mosiah Garvey. C’est trois couleurs (nos couleurs), sont indissociables de nos combats et se retrouvent régulièrement brandies par divers mouvements militants afro-nationalistes dans la rue lorsque que nous sortons défendre nos droits et notre communauté. 

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Drapeau indépendantiste martiniquais

 

Activistes du New Black Panther Party brandissant le drapeau panafricain
Activistes du New Black Panther Party brandissant le drapeau panafricain

C’est donc à l’amour et à la farouche volonté d’élévation du monde noir de Marcus Garvey que nous devons notre drapeau. Puisse nos couleurs être l’expression de notre unité, de notre autodétermination et de notre émancipation totale. Ainsi que le scandait le groupe de hip hop engagé Dead Prez : « R.B.G Till I Die«  !!!!

Panafricainement Votre, Franswa Makandal

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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