Par Anna S. Kamara. « Les artistes doivent prendre conscience du rôle qu’ils ont à jouer, je pense que Dieu nous utilise, je pense que les Ancêtres nous utilisent, je pense que nous sommes des canaux qu’ils utilisent pour parler aux Hommes.«
C’est dans un bar lounge de Lomé, L’Envol, que nous avons donné RDV au rappeur-activiste togolais Elom20ce pour l’interviewer. Après la sortie de son dernier Album « Indigo » quelques mois auparavant, l’artiste panafricain est en pleine promo en Afrique de l’Ouest et prépare sa venue bientôt en France et en Europe. Hyperactif et supercréatif, Elom réalise aussi des clips puissants et souvent mystiques qui mettent en scène une Afrique à la fois moderne, colorée et écorchée qui se bat quotidiennement pour sa survie. Interview d’un rappeur fédérateur et à contre-courant avec une foi à toute épreuve.
Quel est l’essence de ton dernier album Indigo ?
Indigo pour moi, c’est un album qui pourrait donner de la force aux gens qui sont faibles, c’est un album de réconfort, un album qui donne la force de continuer. Je parle aux gens qui souffrent, qui espèrent une vie meilleure. Donc Indigo c’est les indigènes, ceux que le colon a vu comme des moins que rien, les laissés-pour-compte, les petites gens, les indigents. La couleur indigo c’est la septième couleur de l’arc en ciel qui est invisible à l’oeil nu. Donc ce sont toutes ces personnes qui sont là mais qu’on ne voit pas parce qu’elles ne sont pas Bling Bling, elles ne sont pas belles, elles sont dans le décor mais font le décor. Les paysans par exemple ne passent pas à la télé mais s’ils n’étaient pas là on n’aurait pas de légumes ! C’est montrer un peu la face immergée de l’iceberg, c’est la grande partie qui soutient le truc, mettre en scène les soumis, les exploités.
C’est aussi une référence à Duke Ellington qui a retracé sa généalogie jusqu’au au Togo. Il a composé un morceau qui s’appelle Mood Indigo, j’ai écouté la version de Nina Simone qui disait que quand tu as le Mood Indigo c’est que tu as le blues à son stade suprême. Donc pour tous ceux qui se sentent mal, tous les écorchés, c’est pour eux que j’ai fait cet album.
Qui est la femme en photo sur la pochette ?
La femme qui est sur la pochette c’est toi, c’est toutes les femmes du monde car la femme est spirituelle et mystique. La femme qui est dessus c’est aussi ma mère, celle qui m’a donné la vie, toujours dans le sens de la septième couleur de l’arc en ciel, celle qu’on ne voit pas. Aujourd’hui on parle de Elom20ce mais sans ma mère il n’y aurait jamais eu Elom20ce. Dans le Hip Hop tu vois les gosses de pauvres qui veulent jouer les riches, on se met beaucoup en avant en oubliant qu’il y a des gens qui font plus que nous qui mériteraient d’être mis en avant. Pour moi, c’est donner la place aux anonymes qui ont fait beaucoup et qui méritent d’être mis sur une pochette d’album et d’être placardé dans le monde entier sur les murs ou sur les posters. Je pense que nos mères et la plupart des femmes mériteraient plus cette exposition-là. Et puis un côté plus intime, ma mère est veuve, j’ai écrit cet album quand j’ai perdu mon père, et indigo c’est la couleur que les veuves portent chez nous dans le sud du Togo. J’ai voulu lui rendre un hommage de son vivant, que mes enfants pourront écouter, que mes petits-enfants pourront écouter quand je lui demande trois conseils de vie qui sont dans « Evangile selon les Indigènes » à la fin de l’album.
« Les artistes doivent prendre conscience du rôle qu’ils ont à jouer, je pense que Dieu nous utilise, je pense que les Ancêtres nous utilisent, je pense que nous sommes des canaux qu’ils utilisent pour parler aux Hommes. »
On retrouve beaucoup la notion de Mort et de Renaissance dans cet album, tu peux nous en parler ?
C’est une chose sur laquelle je médite toujours (…) Pour moi, l’homme ne meurt pas il change de plan, je pense que pour renaître il faut mourir. Mourir ce qu’il y a de mauvais en nous pour faire renaître quelque chose de plus beau, peut-être aussi des fois faire mourir ce qu’il y a de positif en nous pour faire renaître quelque chose de Mal. Des fois les gens deviennent mauvais parce qu’ils ont tué le positif en eux et ils ont fait naître le côté négatif. Pour moi le message c’est : il faut qu’on soit capable de tuer chaque jour quand on dort, tuer tout ce qu’il y a de mauvais en nous, c’est aussi un combat pour se renouveler.
J’ai perdu mon père, j’ai perdu des proches et pourtant pour moi ils sont toujours là. En fait on les perd pour mieux sentir leur présence. C’est quand on les perd, que l’on sait qu’ils ne sont plus là, qu’on pense plus à eux et qu’on se sent plus proche d’eux, il y a aussi cet effet-là. Pour moi qui aime beaucoup observer la nature, je vois comment les fleurs naissent le matin et meurent le soir… Chaque jour que Dieu fait je m’efforce de naître avec un cœur d’enfant et chaque soir quand je dors c’est une forme de Mort.
Qui sont les personnes avec qui tu as collaboré sur l’album ? Et en particulier peux-tu nous parler de ta collaboration avec Amzat Boukari ?
Il y a une foule de gens sur l’album ! C’est un peu comme un tableau que je faisais et chacun apportait sa petite touche pour le rendre plus beau. Pour moi la notion de collaboration est très importante car la musique est avant tout du partage. Je prône l’unité de l’Afrique donc c’est logique que j’invite des gens. Je tisse des liens entre le Togo, le Ghana et le Bénin car je me sens aussi béninois que gabonais. Donc créer un lien avec tous ces musiciens était très important, pour moi ça apporte quelque chose de beau.
Au départ j’ai voulu faire un titre qui soit un peu comme le dictionnaire de l’album parce qu’on me reproche parfois d’utiliser des références qui sont assez lourdes. Mais au lieu de le faire moi-même j’ai préféré appeler un spécialiste. Amzat est un jeune historien basé en France que j’ai rencontré à la maison de l’Afrique et qui m’a fait beaucoup d’effet car lorsqu’il parlait j’avais la chair de poule, il m’a donné envie de faire un doctorat. Il maîtrise son sujet et arrive à le contextualiser pour répondre à des problèmes contemporains.Car les historiens sont des MC et avoir un historien sur le projet permet d’aller au-delà de la musique et rendre les textes plus profonds. Amzat décortique certains sujets qui sont annoncés dans mon Rap.
Qu’est ce qui t’inspire ? Qu’est ce qui te donne la Force ?
Ce qui m’inspire c’est ce qui est laid, parce que je trouve qu’il y a du beau dans le laid. Tout ce qui est triste, tout ce qui est souffrance touche mon âme. Il faut que j’ai la chair de poule que mon corps puisse réagir. Je vis dans un pays, dans un continent, dans un monde où plein de choses me touchent, la souffrance des gens principalement, des souffrances qui sont tues, d’autres exprimées. Ces souffrances peuvent être guéries si on les expose. En exposant la souffrance on la déshabille, on la met à nue et c’est une forme de thérapie. C’est ce que j’essaye de faire à travers ma musique où je dis des choses qui peuvent choquer, des problèmes qui sont bel et bien là et auxquels il faut trouver des solutions. C’est ce qui m’inspire et qui me donne espoir car si j’arrive à impacter positivement des situations qui sont négatives au départ , si je peux tirer le beau du laid c’est que j’apporte un plus à l’humanité. Je suis dans ce travail quotidien et j’observe beaucoup, parfois le vent parle et en observant on peut voir des choses. Je ne suis pas Robin des Bois mais j’aime voir les gens heureux.
« Il faut qu’on soit capable de tuer chaque jour quand on dort, tuer tout ce qu’il y a de mauvais en nous, c’est aussi un combat pour se renouveler. »
Tu accordes une importance particulière aux masques, pourquoi ?
On est dans un monde de masques. Il y a beaucoup de gens qui sont malheureux mais qui jouent aux gens heureux, c’est une forme de masque. Nos grands-parents utilisaient les masques dans les cérémonies joyeuses ou malheureuses. Les masques parlent ils nous disent quelque chose. Il nous permettent de nous projeter en eux. J’aime beaucoup les masques parce que c’est quelque chose de figé mais qui en dit long. C’est aussi pour moi une manière de ressusciter des choses que l’on a chez nous et qu’on nous a appris à diaboliser. Il y a un travail à faire aujourd’hui au niveau culturel, nous devons nous accepter tels que nous sommes. Je suis un peu dans ce travail d’inversion « vous dites que les masques sont vilains alors je vais les magnifier » je trouve cela profond. Il y a un côté spirituel aux masques c’est ce que je creuse encore aujourd’hui. Je mets des masques sur scène parfois et je vois la réaction ! Ce qui veut dire que cela a une influence sur les gens. Chaque peuple en Afrique a des masques, donc c’est aussi un moyen de reconnaissance pour celui qui connait sa culture. Une personne qu’on appelle villageois qui voit un clip hip-hop contemporain se reconnaîtra, c’est donc une forme de ponts que je fais entre les cultures africaines, même si je fais de la musique dite importée (c’est un grand débat..)
L’artiste Africain a-t-il une mission ?
Il y a tellement de choses qui se passent en Afrique, pour moi en tant qu’artiste c’est se défiler de ne pas en parler. Je ne pense pas que l’artiste doit toujours être dans l’engagement, encore que, il faut savoir ce qu’on met derrière le mot engagement, mais je pense qu’il doit être un éveilleur de conscience. C’est lui qui fait la culture et aujourd’hui la culture est très importante dans le développement. L’artiste doit servir de pont entre les ethnies, entre les états entre les idées. C’est un domaine qui est parfois considéré comme le domaine des naïfs et c’est ça qui rend la chose aussi belle, de croire qu’au Rwanda, la musique la danse etc… peut rapprocher les Hutus et les Tutsis. Parce que je pense qu’il y a des forces du Mal il y a des gens qui travaillent à la division. Comme les artistes sont des gens sensibles, ils prennent conscience de ça et ils doivent donc faire le travail inverse. On est encore sous la menace de guerres fratricides dans beaucoup de pays et il ne faut pas attendre que ces choses arrivent avant de les dénoncer. De mon point de vue les artistes sont des Oracles. Connaissant la Culture Africaine où tout ce qui est spirituel est très fort, je pense que les artistes doivent prendre conscience du rôle qu’ils ont à jouer, je pense que Dieu nous utilise, je pense que les ancêtres nous utilisent, je pense que nous sommes des canaux qu’ils utilisent pour parler aux Hommes.
« Il faut qu’on prenne conscience de comment utiliser toute cette tristesse, comment la transformer en quelque chose de positif. »
Quelles sont tes autres activités en tant qu’artiste activiste ?
Avec le label Asrafo record on avait commencé il y a 5 ou 6 ans, deux grandes activités : Arctivism et Cinereflex. On est partis du constat qu’on ne pouvait pas tout faire avec la musique. Parce que c’est bien de chanter des choses mais c’est mieux de descendre sur le terrain pour poser des actes concrets qui accompagnent les propos que l’on tient. Arctivism c’est un tryptique avec projection documentaire sur des personnalités qui ont marqué l’Histoire du monde noir, de l’Afrique, discussion débat parfois avec des conférenciers, puis l’Art, la Culture où on laisse la place aux artistes. L’essentiel est que ce soit un message positif, panafricain. Ce projet qui a commencé en 2009 à Lomé, a fait plusieurs capitales africaines Cotonou, Ouagadougou, Dakar. On a fait quelques villages aussi. Et l’Europe, à Paris en l’occurrence. Il y en a eu 25: Nina Simone, Sankara, Felix Mounier, Ben Barka, Che Guevarra, Lumumba, Fela Kuti, Myriam Makeba, la plupart des gens qui ont été assassinés, des gens qui travaillaient pour l’Afrique et qui ne sont pas enseignés dans les écoles. Pour nous il est important que l’on puisse enseigner ces personnes-là. Donc c’est un peu comme l’université de la rue où tu n’as pas forcément besoin d’avoir des parents richissimes pour y aller mais avoir des bases, des fondamentaux pour comprendre un peu ce qui se passe dans le monde. Et à chaque Arctivism il y a un magazine qui sort qui s’appelle Asrafozine. Asrafo ça veut dire guerrier en Ewe et Asrafozine est un peu comme un néologisme le magazine des guerriers. Il sort en libre téléchargement à chaque édition, il y a l’édito que j’écris, il y a un micro-trottoir, il y a une tribune libre dans laquelle on parle d’un sujet d’actualité, un coup de projecteur sur des artistes ou des intervenants qui sont sur le projet. Il y a le coup de gueule, il y a un livre en recommandation, un film et un cd et il y a aussi la biographie de la personnalité à l’honneur, il y a un encadré par pays etc…Tous ces événements sont gratuits ou à prix libre.
Cinereflex, c’est du cinéma et de la réflexion; la différence c’est qu’on fait juste une projection documentaire suivie d’une discussion-débat, on fait un cercle pour ne pas mettre un chef en avant et être sur un même pied d’égalité. On ne parle plus des personnalités mais on va plus s’intéresser aux événements. Dans le chapitre 36 on va parler de la décolonisation via une œuvre de Césaire.
Des projets à venir ?
Il y a un dernier projet aussi mais qu’on a arrêté car ça demande du temps et des ressources humaines qu’on n’a pas. C’est « Une plante et un livre » pour moi ça montrait un peu la culture africaine et la culture occidentale. C’est-à-dire que les livres c’est l’école occidentale à laquelle on est allée mais les plantes c’est une école à laquelle on ne va plus. Les plantes ne sont pas là juste pour décorer, chaque plante a une vertu et en Afrique il y a cette culture que les gens avaient et qui se perd de plus en plus. On a voulu instaurer ce projet mais c’était compliqué parce qu’il faut trouver des tradithérapeutes qui connaissent les plantes, des phytothérapeutes, on avait peur aussi que les gens viennent raconter du n’importe quoi, il faut en trouver des sérieux, préparer les bouquins, inviter les personnes ressource, c’était beaucoup de travail. On va présenter un livre, la projection documentaire et inviter des intervenants, surtout des personnes âgées. J’ai eu la chance une fois de rencontrer Catherine Cleaver des Blacks Panthers et je lui ai posé la question de savoir c’est quoi la plus grosse erreur des Black Panthers ? Lors du débat elle n’a pas pu répondre et c’est en sortant qu’elle m’a dit qu’il n’y avait pas assez de vieux dans les structures, ils étaient trop jeunes et fougueux. C’est quelque chose qui m’a marqué depuis donc l’approche d’aller voir les aînés, de les écouter, même si je n’accepte pas tout ce qu’ils me disent parce qu’il faut que je profite de ma jeunesse aussi, faire mes propres conneries pour apprendre (rires) je pense que c’est très important d’aller plus vers les aînés qu’on ne lira pas dans des livres ou que l’on va rater.
Sôssignalé, Afrika is the present, Let’s back to the Pyramid le mot de la Fin ?
Sôssignalé est un morceau d’espoir, littéralement ça veut dire: « la parole est dans la main de demain », ou « la vérité appartient à demain ». Si le soleil se lève tous les jours c’est parce que nous-mêmes on peut se lever tous les jours, on peut rise* tous les jours ! C’est une question de décision… C’est un morceau qui pour moi est très symbolique car il y a 2 rappeurs : Avenon qui commence le morceau, c’est un rappeur que je backais à l’époque et Prince Mo. Pour moi c’est l’une des meilleures plumes, l’un des meilleurs rappeurs de la nouvelle génération au Togo. C’est Sôssignalé quoi ! Avenon m’a beaucoup influencé mais il commence à faire partie du passé. Prince Mo, c’est eux l’avenir. Je pense qu’il ne faut pas vouloir toujours rester là, il faut savoir que quand le temps est passé il faut laisser la place. Pour moi c’était important de faire ce morceau avec Prince Mo de le mettre au 3ème couplet Sôssignalé quoi ! C’est vous maintenant ! C’est mon jeune frère et je vois ce qu’il veut faire. Je sais qu’il n’est pas compris, aujourd’hui c’est la Trap Music où les gars continuent de raconter n’importe quoi et je pense que c’est quelque chose qui doit le déchirer. Il a tout pour réussir mais il n’a pas encore le succès qu’il mérite. C’est pour tout ça Sôssignalé ! Espoir pour lui aussi !
Africa is the Present pour moi c’est évident, tout est là en Afrique on a tout et même si c’est un morceau qui est dur en terme de lyrics, la musique est très groove et c’est ça le message par rapport à l’Afrique : on vit des situations tristes, ici les gens pleurent mais dansent à la fois. C’est ça l’Afrique. Il faut qu’on prenne conscience de comment utiliser toute cette tristesse, comment la transformer en quelque chose de positif et c’est ça pour moi Let’s back to the Pyramids : il faut s’organiser. Malgré tous les problèmes Africa is the present. C’est dans cette optique que je cite les panafricains comme Web Dubois et Marcus Garvey, Sylvester William, il faut qu’on connaisse notre Histoire, si on ne connais pas notre Histoire Africa ne sera jamais le présent, il faut qu’on connaisse les ancêtres les gens qui ont travaillé pour nous, ceux qui ont travaillé pour que l’Afrique soit meilleure, tant qu’on n’enseigne pas ces gens à l’école, tant qu’on ne prend pas le temps nous-même de connaître le travail que ces personnes ont fait c’est comme si ton père construit la maison jusqu’au rez-de-chaussée et toi tu viens refaire faire la fondation parce que tu ne sais même pas qu’un travail a été commencé. Parfois les parents n’ont pas transmis tout ce savoir mais parfois nous aussi nous n’avons pas eu le courage de chercher et que ces histoires ont été étouffées. Si les pyramides doivent rejaillir de terre il est important que les Africains retournent vers leur culture, se connaissent eux-mêmes et se posent des questions existentielles : pourquoi ça ne va pas ? Quels sont les problèmes ? Est-ce qu’on ne peut pas se parler ? Quelles sont les choses qui nous divisent plus qu’elles nous unissent? Et quand ce sera le moment, on a tout pour faire de l’Afrique le jardin d’Eden qu’elle est réellement.
*rise: se lever (anglais)
Pour écouter Indigo :
https://asraforecords.bandcamp.com/album/indigo
Indigo est également en vente à la FNAC
INDIGO TOUR :
Dernier clip d’Elom « Dead man walking »:
https://www.youtube.com/watch?v=jiOeCkH8Txo
A propos de l’auteure : Anna S. Kamara
Anna écrit au gré de ses rencontres. Parmi ses nombreuses compétences, elle est enseignante itinérante et certifiée de Yoga. Fermement convaincue de l’importance de la jeunesse africaine et de la diaspora, elle enseigne aussi aux enfants et réside entre la France et l’Afrique. Vous pouvez voir une partie de ses activités à Lomé sur sa page FB : https://www.facebook.com/KAMA-YOGA-LOME-1678760892390519/?fref=ts