Au Soudan du Sud, des casques bleus sont accusés de ne pas avoir aidé une femme alors que celle-ci était violée par des soldats sud-soudanais près d’une base de l’ONU.
Casques bleus : défenseurs ou assaillants du peuple ?
Selon des informations de presse, des casques bleus népalais et chinois ont été témoins d’une attaque contre une femme par des soldats sud-soudanais près d’une base de l’ONU, mais ne sont pas intervenus, malgré les appels à l’aide de la victime.
« Nous prenons très au sérieux les allégations selon lesquelles des casques bleus n’ont pas aidé des personnes en danger », a indiqué Farhan Haq, le porte-parole adjoint de l’ONU avant de préciser « Il y aura de graves conséquences s’ils ont failli à leur mission.
Farhan Haq a également précisé que le commandement de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) a ouvert une enquête. Il a cité des informations sur des violences sexuelles exercées par des soldats sud-soudanais en uniforme, dont des viols en réunion contre des civils -dont certaines victimes étaient mineures- près d’une base de l’ONU à Juba (capitale du Soudan) et ailleurs dans la ville.
Soudan du Sud : un éternel recommencement
En début de mois, au moins 300 personnes dont 33 civils sont mortes à Juba, après de violents combats entre les troupes du président Salva Kiir et celles du vice-président Riek Machar. Les tirs ont commencé le 8 juillet, soit la veille de la fête nationale du pays, qui n’est indépendant que depuis 5 ans. Depuis le 9 juillet 2011 (jour de son indépendance), le Soudan du Sud fait face à plusieurs combats. La première guerre en 2013 avait duré trois mois. Des milliers de personnes ont été tuées, pourchassées parce qu’elles étaient de la même ethnie (Nuer) que Riek Machar.
Une situation qui introduit le pays dans une crise économique épouvantable.
Un accord de la paix avait été signé en août 2015. Cependant, les groupes armées de Salva Kiir et Riek Machar semblent toujours incapables de s’entendre. Le vendredi 8 juillet à la suite d’un accrochage entre les deux camps, plusieurs tirs avaient retentis dans la capitale laissant croire au début d’une nouvelle guerre civile. Cette crise est intervenue après l’annonce le 28 juin de l’annulation de la fête de l’indépendance.
Des milliers de déplacés
Au moins 36 000 personnes -un chiffre qui risquait d’évoluer selon les Nations unies- s’étaient déplacées sur des sites de protection des civils de la Mission des Nations au Soudan du Sud et dans d’autres endroits de Juba, avait révélé Vanessa Huguenin, une porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) le mardi 12 juillet. La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants.
Après quatre jours d’affrontements meurtriers à Juba entre les forces loyalistes et les ex-rebelles, le président sud-soudanais Salva Kiir et son vice-président et rival politique, Riek Machar avaient appelés leurs hommes à déposer leurs armes et réussi à imposer un cessez-le-feu le 11 juillet dernier.