En Somalie, ce mardi 26 juillet, 13 personnes ont été tuées après un double-attentat suicide près de l’aéroport de Mogadiscio (la capitale du pays), voisin des bâtiments de l’ONU et de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM).
Somalie : un pays fragilisé par les tensions
« Au moins 13 personnes ont été tuées dans deux explosions. Un des véhicules a explosé près d’un poste de contrôle et un autre près d’un bâtiment de l’ONU », a déclaré Bishaar Abdi Gedi, un responsable de la police. Ce mode opératoire -voitures piégées dont l’explosion précède l’entrée en action d’un commando lourdement armé- est l’une des techniques qu’utilisent très souvent les shebab, un groupe islamiste somalien affilié à Al Qaïda.
« Les deux explosions ont été menées par deux courageux kamikazes moudjahidines, qui ont ciblé deux endroits différents où les prétendus soldats de maintien de la paix sont basés« , ont indiqué les shebab dans un communiqué pour revendiquer l’attaque d’hier matin.
L’aéroport Aden Adde -nom du premier président somalien- à Mogadiscio où ont eu lieu deux explosions ainsi que des tirs ce mardi 26 juillet est l’une des cibles principales des shebab, à cause de sa proximité avec la base de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) où 22 000 hommes soutiennent le gouvernement dans sa lutte contre les insurgés islamistes depuis 2007. L’aéroport abrite également des bureaux des Nations unies, des organisations humanitaires et des ambassades.
Le 2 février, au même endroit un avion de la compagnie Daallo Airlines avait dû effectuer un atterrissage d’urgence après qu’une explosion provoquée par une bombe a fait un trou d’un mètre de diamètre dans son fuselage.
Un ancien député parmi les assaillants
« Salah Nuh Ismail, également connu sous le nom de Salah Badbado, fait partie des braves qui ont mené l’attaque contre la base militaire de Halane » ont ajouté les shebab dans leur déclaration diffusée sur leur station Radio Andalus. Député de 2004 à 2010, Salah Nuh Ismail avait publiquement rallié les shebab en 2010. « C’était un ancien député mais il s’était repenti de l’apostasie en 2010, lorsqu’il avait publiquement annoncé sa défection », précisent les militants dans leur communiqué.
Les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 par les forces de l’Amisom. Suite à quoi, ils ont perdu une grande partie de leurs bastions. Cependant, ils ont toujours le contrôle de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent jusque dans la capitale. Leur dernière attaque en date du 25 juin dernier, contre l’hôtel Naasa Hablood, situé dans la partie sud de la ville avait causé la mort d’au moins 11 personnes. Elle succédait à celle de l’hôtel Ambassador, survenue trois semaines plus tôt, qui avait fait 10 morts après un face-à-face entre les assaillants et les forces de sécurité qui avait duré plus de douze heures.
Cette nouvelle attaque au cœur de la capitale survient à l’approche de la date normalement prévue pour le « processus électoral » devant mener à l’élection de nouveaux députés et sénateurs, et d’un nouveau président. Toutefois, les forces de sécurité somaliennes et celles de l’Amisom assurent avoir bouclé le périmètre et que « Maintenant la situation est calme et notre personnel travaille sur ce qui s’est passé « , propos de Joe Kibet, porte-parole de l’Amisom.