Le mot « Nègre », un tabou brisé ?

Le mot Nègre prend ses racines dans la période esclavagiste. Bien qu’au fil du temps, certains aient cherché à en faire un usage décomplexé, acceptable, il conserve son essence méprisante. Une histoire de race, une histoire de valeur, une histoire de servitude.

C’est ainsi que les esclavagistes européens nommaient les Noirs Africains. Nègre, pour insister sur tout le mépris qu’implique alors leur condition. Mi-humains mi-bêtes, sous-hommes en somme. Puisque Noir n’est qu’une couleur, en opposition au Blanc, Nègre avilit le sujet et inhibe son humanité. Dans les registres des anciens colons, les esclaves sont répertoriés sous cette appellation. Il servait également d’adjectif à tout ce qui était mauvais, sale, rejetable (exemples: musique nègre, littérature nègre, manières de nègre). Aujourd’hui, bien que sans cadre juridique spécifique, l’utilisation ce mot  est prohibé. Récemment, le débat  a été relancé par Laurence Rossignol,  Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. L’occasion d’aborder le délicat contexte qui entoure cette insulte. Voici par exemple l’explication que nous en donne l’Historien François Durpaire :

Aux Etats-Unis, le mot Nigger est la traduction la plus juste de Nègre. Utilisé aux mêmes fins, dans le même contexte et au-delà, il fait du noir américain un citoyen inférieur aux autres. Un indésirable. Comme en France plus tard, par mimétisme, par désespoir, parfois même par fierté, les principaux concernés en ont fait un signe de reconnaissance. Un moyen d’assumer et de revendiquer cette « particularité ». Les grandes figures du hip-hop ont modifié l’orthographe et la sonorité. Ainsi, dans des textes de rap, on peut retrouver « Nigga » ou « Niggaz », employés néanmoins  avec précaution. Tout américain extérieur à la communauté noire a interdiction de l’employer. Chez les francophones, le mot s’est rapproché, par la suite, de son origine linguistique « Negro », qui signifie noir en espagnol. Le mot de départ, le «N word »* ,Nigger, reste quant à lui  tabou.

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SK est la rédactrice/ journaliste du secteur Politique, Société et Culture. Jeune femme vive, impétueuse et toujours bienveillante, elle vous apporte une vision sans filtre de l'actualité.

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