Ce n’est pas la première fois que ces deux pays s’affrontent dans des affaires d’actes racistes envers autrui. Retour sur ces événements tragiques.
RDC/Inde : les esprits s’échauffent, le ton monte et ça ne date pas d’hier
Le 16 Juin 2013, 22 étudiants originaires de la RDC dont une Angolaise ont été mis en accusation dans la région du Pendjab pour avoir soit-disant volé et frappé des citoyens Indiens et les forces de police locales. Lors de cette détention, ces jeunes ont été battus et maltraités alors que les faits dont ils ont été accusés n’étaient ni fondés ni prouvés. Les autorités congolaises ont brandi la menace d’une plainte pour racisme auprès des instances indiennes. Depuis lors, des actes de boycotte ont commencé à Kinshasa : fermetures forcées des commerces indiens jusqu’au passage à tabac parfois. 17 étudiants étaient libérés 3 jours après leur arrestation.
Nous sommes le 20 Mai 2016 à New Delhi lorsque le professeur Olivier Kitanda, professeur congolais, est lapidé à coup de pierres et de briques. Les coupables ? Trois Indiens dont, apparemment, deux des présumés meurtriers ont déjà arrêtés, le troisième étant en fuite. Un événement triste, mais pas isolé surtout dans un pays où les moeurs, la société, la presse et les publicistes te font comprendre que plus tu sera clair(e) plus tu iras loin dans la vie. Avec un tel matraquage médiatique, la mort horrible de Kitanda n’était qu’une suite logique de ce qu’on leur insuffle : la peau mélaninée c’est mauvais, être Noir et une malédiction. Les discriminations, le harcèlement et les attaques contre les expatriés d’Afrique subsaharienne sont monnaie courante là-bas. Une semaine est passée depuis cet événement, les Congolais sont en colère et veulent bien le faire comprendre aux Indiens implantés à Kinshasa. C’est une véritable chasse aux sorcières. Après de nombreuses menaces et actes de représailles envers la population indienne, le gouvernement appelle à un retour au calme. La famille de la victime a porté plainte contre l’État Indien.
« En mémoire d’Olivier Kitanda, je lance un appel à nos compatriotes de ne pas s’en prendre aux Indiens qui ont choisi le Congo comme leur pays de résidence. Ceux qui habitent avec nous tous les jours n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé », a déclaré Antoine Boyamba, vice-ministre des Affaires étrangères à Radio Okapi
Une communauté passée au Kärcher
Difficile d’être Noir en Inde ? Triste réalité. Zayed Khan, Aishwarya Rai, Shahid Kapoor, Fardeen Khan… Leur point commun ? Ils travaillent tous dans le milieu de l’entertainement Bollywoodien, où être clair de peau garantit la réussite professionnelle. Logiciels de retouche photos, produits décapants, injection de produits médicalement non contrôlés, tous les moyens sont bons pour « être beau » (à savoir clair). C’est ce même fléau qui ronge l’Afrique.
Pourtant, certaines personnes osent s’opposer à ces dictats qui représentent une très faible partie de la population indienne naturellement bronzée. L’actrice Nandita Das est une ambassadrice Dark is beautiful (*le foncé c’est beau), campagne visant à décomplexer les jeunes filles ayant une peau foncée. Son combat quotidien est de changer les mentalités, elle a même refusé à plusieurs reprises d’utiliser des éclaircissants, bien qu’on lui proposât de grands rôles. Le couronnement de la Miss America 2014, Nina Davuluri, a suscité de vives réactions et beaucoup de commentaires racistes de la part des Américains et de sa propre communauté. Elle est la première candidate d’origine indienne à la peau foncée à remporter le concours de beauté. Les indiens eux même n’en revenaient pas. Si on les écoutait, elle n’aurait même pas pu participer à l’un de ces concours en Inde, à cause de sa peau trop foncée.