Un outil de coopération. C’est le projet de l’Organisation de l’unité africaine. 32 Etats réunis afin de décider d’un destin commun pour l’Afrique. Un projet ambitieux, remplacé quelques années plus tard par l’Union africaine, telle qu’on la connaît aujourd’hui.
L’unité africaine comme idéal, habitait les rêves de ces tout nouveaux états africains indépendants. Après les luttes pour l’auto-détermination, il était question de réfléchir à un modèle politique et économique viable, panafricain et durable. Ainsi, le 25 mai 1963, trente-deux états africains signent la charte de l’Organisation de l’unité africaine, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Un modèle de coopération d’inspiration marxiste (communiste) mais surtout, une structure dépendante de ses propres institutions et protectrice des intérêts de l’Afrique.
Le congrès d’Addis-Abeba, rencontre des visionnaires africains
Il n’est pas anodin que l’Ethiopie, terre que jamais les puissances européennes ne réussirent à coloniser, abrite alors ce sommet. En tête du mouvement, le ghanéen Kwame Nkrumah, le togolais Sylvanus Olympio, l’empereur éthiopien Hailé Sélassié, et le malien Modibo Keïta, pour ne citer qu’eux. Une coalition panafricaine complète, incluant également les états d’Afrique du Nord. Il est surtout question d’entériner un fonctionnement économique convergent. C’est pourquoi, en juin de l’année 1991, le traité d’Abuja (Nigeria) prévoit la création d’un marché commun africain avant 2025. En 1999, l’OUA change de cap, lors de la conférence de Syrte (Libye). L’organisation redéfinit les bases de son fonctionnement et veut prendre plus d’ampleur. Au-delà d’une coopération entre les états, elle se veut observatrice de la politique au sein de ces états. Le traité constitutif, alors non effectif, est ratifié à Lomé (Togo) le 11 juillet 2000.
9 juillet 2002 : l’UA remplace l’OUA
Sur les prémices de 1999 donc, l’Union africaine est officiellement crée le 9 juillet 2002, lors du sommet de Maputo (Mozambique). Elle établit la paix et la démocratie comme conditions sine qua none au développement du continent. Pour cela, elle adopte ses propres organes politiques : La Commission de l’Union africaine (secrétariat et organe exécutif) ; le Parlement panafricain (assemblée consultative) ; le Conseil de paix et de sécurité (sur le même modèle que ne Conseil de sécurité des Nations Unies). Pour favoriser les investissements étrangers, l’Union Africaine crée le programme NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Le traité prévoit aussi la création du banque centrale, concrétisation d’une zone monétaire définie et donc d’une monnaie commune. L’Union africaine est toujours en exercice, mais elle peine à atteindre ses objectifs initiaux. Tous les pays africains sont membres de l’UA, ainsi que la République d’Haïti, à l’exception du Maroc qui, en 1984, avait quitté l’OUA après l’admission de la République arabe sahraouie démocratique.