Tentative de récupération du maître sur les esclaves en fuite, acte 1…
Culture noire : le monopole
Est-ce que le noir existait en France avant que certains de ces médias traditionnels ne décident de lui accorder un créneau ?
Le Noir est passé de denrée monnayable à instrument de propagande en l’espace de quelques siècles. Si avant le tirailleur sénégalais ne représentait aucun enjeu économique à lui seul, aujourd’hui la communauté noire est un marché. Pourtant, il semblerait que ce marché ne doive pas profiter à ceux qu’il exploite. En effet, le système avait décidé l’exclusion et la ghettoïsation. A présent, il revient en arrière et regarde l’essor du communautarisme noir avec un œil de prédateur.
Faut-il nécessairement être noir pour parler des noirs ? Grande question.
Les noirs doivent-ils faire les choses par eux-mêmes, pour eux-mêmes ? Il est grandement temps.
Il est temps, et ça, le Noir commence peu à peu à le comprendre. Sans essayer de se comparer à la communauté afro-américaine, déjà loin devant en matière d’auto-déterminisme, les noirs de France sont décidés à ne plus aboyer après la caravane pour la prendre d’assaut. Que ce soit dans les arts, la technique, la culture; dans n’importe quel domaine, ils s’organisent. Certains d’entre eux, même, prospèrent.
Les médias français nous ont exclus. Au mieux, ils se sont efforcés de donner la pire image possible de l’Afrique, de ses habitants, et de ses ressortissants. Soit. Longtemps, le Noir de France s’est lamenté du peu d’espace et de visibilité que lui laissait la République. Cette frustration était peut-être nécessaire, car il a mûri et il a compris qu’il devait faire les choses par lui-même.
Pourquoi laisser les autres nous raconter quand on en est capables ?
Alors le Noir a réagi, il a entreprit et il réussit
Ces mêmes médias qui rejetaient le Noir semblent avoir découvert qu’il existait en fait en tant qu’être humain. Doué de capacités, de talent et de raison. Et voilà que ceux-là même à cause de qui s’organiser était une nécessité, lancent une offensive sur notre tentative d’émancipation. Aujourd’hui donc, toutes ces structures surfent de manière éhontée sur le potentiel de la communauté. Il suffisait que le risque d’une organisation économique communautaire plane sur les intérêts des chefs, pour que ces derniers lancent la phase de récupération. Une opération d’apparence bienveillante qui en fait ruine tous les efforts acharnés du noir éveillé.
Pourquoi faut-il qu’aujourd’hui le Noir soit de nouveau instrumentalisé et que des médias qui n’en n’ont absolument rien n’ à faire de lui prétendent le valoriser et l’éduquer.
Chez le frère, l’engagement est profondément militant. Le Noir veut réussir pour lui et pour les siens, afin que ces derniers n’aient plus jamais à quémander. De l’autre côté, la démarche est intéressée. Non pas que les frères en question soient soudainement devenus dignes de considération. C’est juste que là où il y’ a du business, les loups tapent l’incruste.
Magazines, télévision et autres outils de communications français déploient leurs tentacules. Ne sommes-nous pas capables de mettre en avant par nous-mêmes ce que nous avons créé dans la souffrance ? Ne pouvons-nous pas nous-mêmes rendre état de ce qui se passe chez nous ?
« Communautarisme » n’est pas un gros mot. Il devient danger lorsque des intérêts qui nous dépassent sont menacés. Seul le communautarisme noir génère de l’angoisse.
Le Noir ne doit pas s’émanciper si on ne lui en n’a pas donné l’ordre. Il ne doit ni entreprendre ni construire si on ne lui a pas délivré d’autorisation. Le problème c’est qu’il a décidé de ne plus attendre. Alors on essaye de lui couper l’herbe sous le pied.
Ce qui change à présent, c’est qu’il a le choix. Celui de se laisser abuser, encore, ou celui de persévérer dans son combat pour la liberté et le respect.
À « l’ère de la télé ghetto » il est trop tard pour revenir en arrière. Ne vous inquiétez pas pour nous charognards, on s’en charge ! Et on fait ça bien 😉
Crédit photo à l'image : Tyler Shields