La Minusca (Mission de l’ONU en Centrafrique) a annoncé que 120 casques bleus du Congo-Brazzaville et de la République Démocratique du Congo vont être rapatriés pour abus sexuels sur des mineurs à Bambari.
Ce jeudi 4 février, la Mission de l’ONU en Centrafrique, a révélé dans un communiqué que sept nouveaux cas d’abus sexuels des casques bleus, dont cinq de mineures ont été identifiés au centre du Centrafrique. Les auteurs présumés des abus sexuels sont des forces congolaises envoyées en Centrafrique du 17 septembre au 14 décembre 2015.
Rapatriement de 120 casques bleus congolais
« En raison de la gravité de ces allégations, les Nations unies ont décidé de prendre des mesures immédiates, y compris le rapatriement de 120 soldats de la République du Congo, déployés à Bambari du 17 septembre au 14 décembre dernier « , précise le communiqué de la Minusca, avant d’indiquer que « ce rapatriement sera effectif après la conclusion de l’enquête. Dans l’attente, les soldats seront confinés dans leurs casernes « . D’autre part, les deux gouvernements des soldats concernés ont été prévénus et doivent mener des enquêtes.
Toujours selon ce communiqué, les sept nouveaux cas d’abus sexuels ont été » portés à l’attention de la Minusca le 21 janvier par une équipe de chercheurs de Human Rights Watch afin que des soins médicaux et psycho-sociaux soient prodigués aux victimes et afin que la Mission endosse toute sa responsabilité pour ces présumés crimes « .
Un scandale qui dure depuis des années…
Le mercredi 29 avril 2015, le journal britannique « The Guardian », avait révélé l’existence d’un rapport confidentiel « Abus sexuels sur des enfants par des forces armées internationales » dans lequel figuraient des informations qui révélaient que 14 soldats français déployés en Centrafrique dans le cadre de l’opération « Sangaris », étaient impliqués dans des viols et des abus sur des mineurs de décembre 2013 et mai 2014. Les enquêteurs avaient recueillis des témoignages de jeunes garçons qui racontaient que les militaires français avaient abusé d’eux en échange de nourriture ou d’argent. Cinq soldats étrangers étaient également accusés. Selon le quotidien britannique, c’est Anders Kompass directeur des opérations de terrain au Haut commissariat des Nations Unies pour les droits humains, qui avait transmis ce rapport à la justice française en juillet 2014 parce que l’ONU tardait à agir.
L’homme avait été suspendu par ses responsables pour ne pas avoir respecter la procédure hiérachique quelques temps après les révélations du journal. D’après Farhan Haq, le porte-parole adjoint du secrétaire général, Anders Kompass avait transmis le rapport à Paris sans avoir consulter sa hiérachie et sans que les noms des victimes, des témoins et des enquêteurs ne soient enlevés du document. Ce qui pouvait « mettre en danger« ceux-ci. Une enquête interne pour « grave manquement de procédures » avait été ouverte à l’encontre du directeur des opérations de terrain au Haut commissariat. Mais celui-ci a été blanchi en janvier dernier. « Je me sens soulagé et un peu triste. Pourquoi la plupart des dirigeants de l’ONU ont-ils décidé de me faire ça alors qu’ils savaient très bien à quel point l’ONU gérait mal ce genre d’affaires ? Cela reste, pour moi, un mystère. » a déclaré Anders Kompass.
Six nouvelles accusations d’abus sexuels sur des mineurs à Bangui par des soldats français et par un contingent de la Force de l’Union européenne (l’Eufor) déployés en Centrafrique avaient révélées publiquement la semaine passée par l’ONU. Mais jusqu’ici aucun d’entre eux n’a été mis en examen, ni rapatrié… Pendant ce temps, les accusations de viols et d’abus sur des enfants centrafricains ne cessent de se multiplient.
Sources : Voa photo et le Monde *