Transcender la violence sociétale par le sport : Le #NoJokeTraining*

Kizo est à l’initiative d’un challenge sportif : le #NoJokeTraining.

Le Grignois a plusieurs cordes à son arc : sportif aguerri (boxe Thaïlandaise, boxe Anglaise, Pancrace), auteur-réalisateur (Gang Story, documentaire 2012), auteur du livre Gangs Story, médiateur social.

Par la force des choses, il est aujourd’hui coach sportif autodidacte ou plutôt éducateur. Avec sa structure et son équipe de bénévoles, il invite les jeunes issus de milieux difficiles à transcender la violence grâce au sport.

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Kizo et des volontaires du #NoJokeTraining à la Réunion en 2014

Découvrez l’interview exclusive de Kizo: https://www.youtube.com/watch?v=3TZQ1oCwbBs

Le sport comme catalyseur de la violence sociale

Le #NoJokeTraining est à la fois une philosophie, une identité culturelle mais avant tout un entraînement corsé, un savant mélange de musculation au poids de corps, d’exercices de renforcement musculaire et mental. Une discipline difficile qui teste la persévérance et la détermination des pratiquants. On ne cesse de le répéter : le sport fédère. En effet, le sport rassemble et véhicule des valeurs d’intégrité comme aucun autre canal ne permet de le faire. Kizo et l’équipe du #NoJokeTraining opèrent dans des espaces où la violence a pris racines. Un défi pour une jeunesse en proie à la brutalité de la rue, aux gangs, à la criminalité. Inciter ces enfants au respect, au dépassement de soi, au travail d’équipe, pour que cette violence ne soit plus leur seule option. Tel est le challenge de cette initiative à but non lucratif, qui a déjà donné des résultats en banlieue parisienne, en Belgique, au Brésil, au Congo… Le défi

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Le rappeur Gradur soutient l’initiative #NoJokeTraining

 

De Grigny à Kinshasa

En 2007, le quartier de la Grande Borne, à Grigny (Essone) est au cœur d’affrontements entre plusieurs quartiers du département (Evry, Corbeil-Essonnes…). C’est à cette époque que Kizo (verlan du Lingala Zoki= blessé) invente une discipline complexe pour empêcher les jeunes de sombrer dans les guerres de Bandes. Bande à laquelle il a lui-même appartenu plus jeune, et de laquelle il a réchappé. Peu de temps après, il est contacté par un ami du Brésil, désireux d’appliquer cette méthode d’encadrement à la jeunesse des favelas. L’aventure #NoJokeTraining est lancée. La tournée se poursuit à Harlem, à la Réunion, en Belgique, puis, au Congo Kinshasa fin 2015. Congo où la misère a fabriqué des « shegueys » des enfants des rues, orphelins ou chassés du domicile familial. Le #NoJokeTraining, se veut fédérateur, c’est donc avec les entraîneurs des différents clubs sur place que l’équipe de bénévoles a travaillé. Depuis, une fois par mois, ces « maîtres » kinois réunissent les jeunes pour les entraîner.

 

Une dimension humanitaire

Le défi est de transmettre des valeurs, mais aussi de répondre, dans la mesure du possible, à d’autres urgences présentes sur le terrain. Le désœuvrement étant l’une d’elle, l’équipe du #NoJokeTraining atterrit à Kinshasa en 2015 avec des vêtements et des fournitures scolaires, collectées à Paris et en Belgique. Une distribution de repas est également orchestrée et les membres de l’équipe NoJoke passent du temps avec la population sur place. Car l’enjeu, en plus d’être physique et philosophique, est aussi sociétal puisque la violence est intrinsèque au milieu dans lequel évolue cette jeunesse. Une initiative bienvenue en cette ère d’injustice sociale, une ouverture sur un monde d’autres possibles.

 

* Littéralement : « Pas de blague entraînement »/ « entraînement qui n’est pas de la blague. »

SK
SK
SK est la rédactrice/ journaliste du secteur Politique, Société et Culture. Jeune femme vive, impétueuse et toujours bienveillante, elle vous apporte une vision sans filtre de l'actualité.

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