Selon les résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle en Centrafrique annoncés par l’Autorité nationale des élections (ANE) ce jeudi 7 janvier, Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra s’affronteront au second tour prévu le 31 janvier.
Environ 2 millions de centrafricains étaient appelés aux urnes le 30 décembre pour choisir leur nouveau président et leurs députés parmi une liste de 30 candidats. A l’issu de ce premier tour, une polémique avait éclaté. Plusieurs candidats à la présidentielle avaient fait connaître leur mécontentement relevant des irrégularités, des intimidations et des insuffisances dans le déroulement du scrutin, deux tiers d’entre eux avaient dénoncé des fraudes et exigeaient « l’arrêt des opérations électorales » lundi dernier.
Ancien Premier ministre du président Ange-Félix Patassé, et économiste à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Anicet Dologuélé a toujours été l’un des favoris des centrafricains. Créateur de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), parti au nom duquel il se présente à la présidentielle et aux législatives dans la région de Bocaranga (nord) pour la première fois, il a bénéficié du soutien de Kwa Na Kwa (KNK), parti de François Bozizé, qui jouit encore d’une large force électorale à travers le pays. Ange-Félix Patassé qui espérait une victoire dès le premier tour a recueilli 23,78 % des suffrages, devant M. Touadéra (19,42 %). «Je reste satisfait. La répartition des votes crée une situation qui pousse à former des alliances. Cela permet d’avancer vers une logique de rassemblement, positive pour le pays» a t’il déclaré.
Principal rival de Dologuélé, Faustin Touadéra est la surprise de ce scrutin. Mathématicien de formation, il a été le Premier ministre de l’ex-Président François Bozizé de 2008 à 2013. Il disposait d’un budget de campagne beaucoup moins conséquent que celui de son rival, qui sillonnait le pays en avion. «Il est perçu comme un homme modeste et proche du peuple, dit un diplomate à Bangui. Il est aussi apprécié des fonctionnaires car, pendant son mandat de Premier ministre, les salaires étaient payés».
La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est sous tension le depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l’ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014. Cette élection présidentielle plutôt très bien accueillie par les centrafricains devrait permettre au pays de sortir de ce chaos.
D’après l’ANE, le taux de participation s’élève à 79 %, les résultats provisoires publiés par l’ANE doivent maintenant être validés par la Cour constitutionnelle.
Source : Le Monde *